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L’araignée : l’alliée écologique de votre potager !

Elles sont là discrètes et habiles, elles tissent furtivement leur fil de soie pour parfois apparaître soudainement là devant nos yeux ! Nous avons tous éprouvé ce petit tressaillement en croisant une ombre inquiétante et démesurée… Malgré les sentiments qu’elles suscitent, nos petites araignées sont tellement utiles !

Des auxiliaires du jardinier

On dit toujours que les araignées nettoient la maison des insectes volants. Dans le potager c’est la même chose ! Les araignées sont des alliées de taille dans la gestion des parasites dans nos cultures. Quand la rosée du matin dévoile de savants tissages nocturnes entre les plantes, on se rend compte de leur habilité et de la qualité de leur ouvrage.  Translucides et légères, leurs toiles interceptent les ravageurs volants assurant une régulation de leur population sous le seuil de nuisibilité. Les araignées font partie de la chaîne alimentaire : elles servent de nourriture à de nombreux animaux, oiseaux, hérissons, musaraignes et autres

Préserver l’araignée, c’est assurer l’équilibre naturel et contribuer à la sauvegarde de la biodiversité au jardin !

Le saviez-vous ? L’araignée n’est pas un insecte !

Les insectes Possèdent 6 pattes tandis que les arachnides, la grande famille des araignées en ont 8 ! Ils font bien partie des arthropodes (invertébrés avec des pattes). Il y a environ 45000 araignées dans le monde dont 1750 espèces en France, et certainement quelques milliers supplémentaires  puisqu’elles n’ont pas toutes été répertoriées.

Comment tissent-elles leur toile ?

Toutes les araignées ne tissent pas de toile, certaines utilisent leur soie pour leurs déplacements ou la capture de proies. Si vous observez attentivement dans nos potagers, vous discernerez de nombreuses toiles rondes et régulières des araignées chasseresses.

Comment sont-elles arrivées là ?
  • L’araignée va grimper en haut d’une branche et laisser flotter un fil de soie fabriqué à l’arrière de leur corps. Au grès du vent elle va le dérouler jusqu’à ce qu’il se fixe sur une autre branche. Nous avons des championnes dans notre parc, un fil de 4m nous a accueilli un matin en plein milieu du chemin !
  • Ce fil tendu, elle rejoindra le milieu pour descendre en Y au sol et retendre son ouvrage.
  • Il ne lui restera plus qu’à tourner du centre vers l’extérieur.

Il existe une grande variété de toile selon l’usage et l’espèce d’araignée. La qualité des ouvrages impressionne tant par leur complexité que par leur ingéniosité. Une richesse naturelle d’ingénierie, source intarissable d’inspiration pour nous simples humains que nous sommes !

Protégeons l’Epeire Diadème !

Epeire diadème, sa croix reconnaissable sur l’abdomen, jardin aromatique de l’Atelier de Marc Meurin

L’Epeire Diadème, Araneus diadematus, a le nom digne d’une reine et porte sur elle son plus beau bijou.  Elle parade fièrement avec sa petite croix blanche sur son abdomen !  Mesurant de 2 à 3 cm, elle se nourrit de proies vivantes d’invertébrés et de petits insectes comme les pucerons ou les moustiques.

Apprenez qu’elle ne sait pas réparer sa toile ! Cela peut paraître anodin, mais si vous la détruisez avant que notre dame ait festoyé, elle devra l’ingérer toute entière pour emmagasiner assez d’énergie afin d’en tisser une nouvelle. Elle sera donc contrainte de patienter jusqu’au prochain repas !

Ses petits peuvent parcourir des kilomètres pour coloniser leur environnement, selon Alain Canard Arachnologue réputé et Président de l’Association française d’Arachnologie. Ils peuvent migrer jusqu’à 1000km en déroulant leurs fils de soie dans les courants d’air. De vrais petits super héros en somme ! Ils vont construire des ponts de singe entre les branches et les herbes hautes, déroulant doucement leurs soies qui, sous la brise, s’enroulent sur les tiges. Ils ne vont pas ingérer ces fils, c’est à partir d’eux qu’il est possible de retracer leur migration, c’est ce qu’on appelle : les « fils de la vierge ».

Epeire diadème, sa croix reconnaissable sur l’abdomen, jardin aromatique de l’Atelier de Marc Meurin

Une araignée qui se prend pour un frelon ? L’Argiope Frelon :

Argiope frelon dans les alchémilles autour du pavillon de verre !

De nombreuses espèces sont visibles dans le parc. L’une d’entre elles ne passe pas inaperçue :  l’Argiope bruennich. Elle doit son nom aux motifs ornant son abdomen et évoquant ceux du Frelon européen (Vespa craboro) ou de la Guêpe commune (Vespula vulgaris)La zébrure vive est habituellement un signe de venimosité pour les prédateurs, mais il semble qu’elle réfléchirait des ultra-violets à fort pouvoir hypnotique sur les potentielles proies… Ne la regardez pas trop longtemps, on entendrait presque  la voix de  inénarrable Roger Carel nous murmurer à l’oreille « aie confiance »…

Son régime alimentaire est constitué de sauterelles et de criquets, un menu qui passe un cran au-dessus de l’épeire diadème ! Sa toile est particulière avec sa couture Zigzag qui descend son milieu !

Dans les lavandes du parc

Plutôt méditerranéenne mais devenue commune chez nous, cette espèce d’araignées est tributaire d’une végétation plutôt herbacée, haute ou buissonnante. Une nouvelle fois, la méthode de gestion différenciée que nous pratiquons dans notre parc est importante. En laissant des zones sauvages avec entretien maîtrisé, nous contribuons à la conservation d’espèces comme cette arachnide qui se prend pour un insecte. Les prairies en fauche tardive (une seule fauche à l’année en fin d’hiver) sont autant de lieux propices à sa reproduction.  Elle aime le soleil, notre photo a été prise à proximité des prairies de l’entrée principale du musée, sur un plot bien orienté

Et maintenant, si nous désamorcions nos peurs ?

Odilon Redon (1840-1916), Araignée, 1887. Lithographie (h. 57.2 ; l. 40.1 cm). La Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie

Actuellement dans l’exposition Soleils Noirs, présentée jusqu’au 25 janvier 2021 au Louvre-Lens, notre regard sur l’araignée est invité à évoluer avec l’œuvre d’Odile Redon : L’araignée souriante. Ce fusain de 1881 nous dévoile une araignée aux yeux et sourire humains. Elle a d’ailleurs été choisie comme fil conducteur pour guider les enfants à travers l’exposition vers différents ateliers sur ce thème. Cette charmante représentation de l’araignée souriante la rend bien plus sympathique et presque attachante. Une jolie mise en lumière de notre mal-aimée araignée !

Une manière d’affronter nos peurs et nos craintes est de modifier l’idée que l’on s’en fait pour transformer la perception négative en perception positive.

Affronter la peur par le rire, c’est le credo de  J.K. Rolling dans ses ouvrages d’Harry Potter. Lorsque le jeune personnage Ron Weasley affronte un épouvantard, c’est un combat contre lui-même qu’il mène et donc contre une de ses plus grandes phobies : l’araignée. Il voit alors se dresser face à lui une araignée géante qu’il affublera de patins à roulettes par l’intermédiaire de son fameux sort RIDDIKULUS. Une belle façon de maîtriser sa peur en démystifiant la « bête »…

Renouvelons le mythe de la terrifiante araignée, regardez-la dans les yeux, dans ses 4 paires d’yeux et remerciez là de prendre soin de votre jardin !

SOURCES

http://www.insectes.org
https://www.departement974.fr/observatoire-araignees/difference-entre-les-araignees-et-les-insectes/
https://www.lahulotte.fr/courrier_orbitele1.php

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