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Un géant chez les minuscules : le scarabée rhinocéros

 

Un insecte digne des animaux les plus fantastiques

Le sacarabée mâle (Oryctes nasicornis) arbore fièrement une corne sur la tête : elle lui sert à soulever ses adversaires et à repousser leurs tentatives d’assauts auprès des femelles !

Il est l’un des plus grands coléoptères d’Europe. Avec ses 20 à 40mm, difficile pour lui de passer inaperçu ! Vous le rencontrerez plutôt au crépuscule lorsqu’il prend son envol, sinon il est peu actif et pas très habile… S’il lui arrive par malheur de se retourner sur le dos il a grand peine à basculer sur ses pattes, ce qui fait de lui un met de choix pour les rapaces nocturnes…

La scarabée rhinocéros mâle arbore une corne défensive caractéristique

 

Le scarabée femelle est dépourvue de la corne caractéristique du mâle

Une biodiversité en constante évolution dans notre Parc

Le bois en décomposition est le lieu de prédilection des Scarabées rhinocéros, c’est pourquoi il est primordial de conserver du bois mort dans la nature afin de leur garantir à eux et aux autres insectes xylophages le gîte et le couvert. Dans notre parc, la gestion différenciée des espaces nous permet de sauvegarder ces types de milieux. Un arbre mort ne sera pas nécessairement évacué, si la sécurité du public est assurée et les cheminements dégagés. Ainsi, les troncs tombés au sol se dégraderont de manière naturelle sur place. Le paillage en copeaux de bois sur certains massifs est également un allié pour toute cette faune de décomposeurs. C’est d’ailleurs dans une zone de copeaux que nous avons fait connaissance avec un Scarabée femelle.

Cette femelle évolue dans un environnement de copeaux en décomposition parfaitement adapté au développement de son espèce

A vous de jouer maintenant, ouvrez l’œil et faites des découvertes surprenantes !

Les herbes folles des prairies fleuries du parc sont le lieu idéal pour la reproduction des papillons. C’est ainsi que le Machaon, Papilio machaon, le plus grand papillon de jour d’Europe, a élu domicile dans le parc ! 

Symbole du renouveau et de la liberté

Le papillon reste un insecte qui attire le regard. Sa beauté, sa légèreté et sa façon de virevolter réveillent notre âme d’enfant : qui n’en a jamais poursuivi un, juste pour le voir de plus près ?
Le papillon représente également l’espoir et le développement personnel : la chenille a en elle tout ce qu’il faut pour s’accomplir et devenir un papillon. Sa transformation en chrysalide la fait changer d’état et lui ouvre de nouvelles perspectives puisqu’elle prend son envol vers de nouveaux horizons. Les barrières se rompent, la libération ouvre vers l’accomplissement de l’être. Chacun de nous est un papillon en devenir ! Et si les couleurs de chaque individu sont une fête pour l’œil, il ne faut pas minimiser leur importance !

La couleur des ailes de papillons 

Les papillons sont caractérisés par les motifs et les pigments de leurs ailes, d’autant plus contrastés chez les papillons de jour et notamment chez les grands sujets comme les machaons qui se prêtent bien à l’observation. Leurs ailes présentent un fond jaune clair, des dessins noirs,  une bordure noire ornée de macules bleues et une macule rouge au niveau de l’aile postérieure.

Comment se manifeste cette coloration ?

Plusieurs paramètrent entrent en jeu.

  • La pigmentation :
    La coloration peut être due aux pigments présents dans les ailes. Le régime alimentaire est déterminant. Notre cher machaon puisera ainsi le carotène sur la carotte qui lui apportera de jolies  nuances de jaune oranger ;
  • Un phénomène optique :
    Les ailes sont composées d’écailles imbriquées les unes sous les autres, à la manière des tuiles d’ardoise des toits des maisons. Elles sont striées en surface tels de milliers petits plis réfléchissant la lumière du soleil de manière différente selon l’angle. C’est ce qu’on appelle le phénomène de diffraction.

La structure des écailles des ailes et la diffraction de la lumière aboutissent parfois à l’iridescence, ces reflets irisés aux tonalités changeantes, à la manière des bulles de savons ou des coquillages, qui renvoient des nuances nacrées différentes en fonction des mouvements et des points de vue.

Chaque couleur répond à une fonction déterminée :

  • Se camoufler en se confondant avec l’environnement (feuilles, branches)
  • Surprendre les prédateurs en imitant un animal plus grand, ou en bougeant soudainement des ailes très colorées.
  • Se montrer sous son meilleur jour lors de la parade entre mâles et femelles
  • Décourager les prédateurs : couleur vive = possible toxicité
  • Capter la chaleur grâce aux nuances sombres

 

En ce moment, nous aménageons deux nouvelles mares : autant de nouveaux habitats pour nos amis des zones humides les plus craintifs et les plus fragiles !

Qu’est ce qu’une mare ?

Une mare est un trou d’eau à profondeur limitée qui, contrairement au bassin d’agrément, n’accueille pas de poissons de façon à privilégier la reproduction des batraciens, larves de libellules et autre microfaune prédatée justement par les poissons un peu trop gourmands !
Sans mouvement et de faible volume, cette eau se réchauffe vite et correspond bien aux besoins des animaux à sang froid comme les reptiles et batraciens. Permanente ou temporaire, c’est un véritable puits de biodiversité !

Un écosystème à part entière

Un écosystème est un milieu dans lequel vivent et interagissent des êtres vivants, certains en tant que prédateurs et d’autres en symbiose. La symbiose est l’association de deux organismes vivants d’espèces différentes qui cohabitent en tirant un bénéfice mutuel. Il existe de nombreux écosystèmes et de nombreux milieux, la mare en est un : c’est une petite zone sauvage aquatique très particulière ! Tout y est question d’équilibre.

Malheureusement, les mares sont de moins en moins nombreuses, c’est pourquoi il est important d’en créer quand cela est possible : c’est la garantie d’une préservation de certaines espèces.

Que va –t-on trouver dans et autour la mare ?

Une simple mare a le pouvoir d’attirer une diversité d’animaux assez incroyable :

  • Des amphibiens : grenouilles, crapauds, tritons et salamandres

Tétard de grenouille verte, Rana kl. Esculenta, en mode camouflage

 

Tétards de crapauds communs, bufo bufo, en pleine métamorphose avant la régression de leur queue

  • Des reptiles : lézards, orvets et serpents
  • Des insectes : moustiques, libellules, dytiques, les vers de vase et éphémères

Demoiselle du genre Agrion jouvencelle

  • Des mollusques : les limnées, ces petits escargots qui se nourrissent d’algues
  • Des petits crustacés
  • Des mammifères : les hérissons (friands de mollusques et d’eau), les chauves-souris, attirées par les moustiques
  • Les oiseaux qui vont y étancher leur soif, chasser les insectes et pour certains se reproduire dans les herbes. Vous avez certainement déjà croisé la famille de poules d’eau qui a pris ses quartiers depuis deux ans aux abords du bassin ?
  • Une végétation aquatique riche qui participe à l’oxygénation de la mare tout en offrant des abris à la vie animale et permet la reproduction des crapauds et la protection de leurs têtards.

La végétation aquatique permet la reproduction des crapauds et la protection de leurs têtards

On distingue plusieurs types de végétation dans ce milieu :

    • Les plantes hédophytes dont les feuilles et fleurs sont aériennes tandis que que les racines se développent dans l’eau

Lys  des marais, Iris versicolor

    • Les plantes Hydrophytes qui vont être immergées dans l’eau, comme les nénuphars :

 

Quels choix d’emplacement dans notre parc ?

Deux mares sont implantées dans le bois :

  • La première est à la lisière du bois pionnier et de la plaine ludique. Orientée sud en dehors des zones d’accès public, elle est une véritable réserve naturelle, au calme, afin de ne pas perturber sa colonisation naturelle
  • La seconde est installée dans la clairière du pic-vert, à proximité de l’hôtel à insectes. Celle-ci a une visée pédagogique et pourra accueillir les groupes et les classes, curieux de la nature.

 

Les étapes de création de la mare pédagogique

  • Creusage : une pente douce a été conservée pour faciliter l’abreuvage de la faune, et étager la mare de façon à ce que l’eau soit un peu plus chaude sur le pourtour : les têtards et autres amphibiens apprécieront !
    La végétation pourra également se propager et servir de refuge pour les êtres les plus fragiles ainsi que les larves de libellule, par exemple. Saviez-vous que la végétation sert de support aux chapelets d’œufs des grenouilles et des crapauds ?
  • Etanchéification : l’eau a été mélangée de l’argile bentonite qui a pour caractéristique d’imperméabiliser la surface de manière naturelle.
  • Remplissage : la mise en eau sera effectuée en partie par les eaux de pluie.

 

Sources : 

http://pro.eden62.fr/education-a-l-environnement/dossiers-pedagogiques

http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr/pdf/mare.pdf

https://sciences-nature.fr/bio/biodiversite-animale/insectes-de-mare/

http://www.nord-nature.org/fiches/fiche_j6_amis_jardins.htm

 

Une élégante silhouette tout de beige et de blanc vêtue. Un masque facial d’un blanc immaculé, en forme de cœur. Des yeux pénétrants… Reconnaissez-vous la chouette effraie ?
Avec un peu d’avance, on profite de la 14e Nuit de la Chouette organisée le 6 mars par la Ligue protectrice des oiseaux (LPO) pour vous montrer le magnifique spécimen qui nous a fait la surprise de nous rendre visite par une belle journée de septembre ! C’était notre jour de chance puisqu’il est rarissime de croiser la chouette effraie en journée… 


Le vol fantôme d’une prédatrice hors pair

Ne vous fiez pas à son côté joli cœur ! Communément surnommée « la Dame Blanche » et comme son nom l’indique, cette chouette a de quoi effrayer ! Son vol est le plus silencieux de tous les oiseaux de la planète, ses battements d’ailes étant inaudibles à moins d’un mètre : elle glisse littéralement dans l’air, de préférence dans les ténèbres de la nuit.

La chouette effraie aime nicher dans les combles des granges, ou dans les hauteurs des clochers. C’est de là qu’elle prendra son envol, puis plongera griffes déployées, rasant le sol pour s’emparer de ses proies.

Son cri caractéristique déchirera alors le silence de la nuit :

 

Redoutable mais menacée

Plusieurs facteurs menacent la population de l’effraie des clochers, fragilisant un peu plus la colonisation du territoire :

  • Elles ne fabriquent pas leur nid, il leur faut donc trouver un refuge dans un bâtiment ou un arbre creux.
  • Leurs terrains de chasse préférés sont les prairies mais celles-ci deviennent de plus en plus rare.
  • Ces oiseaux nocturnes volent bas en rase campagne, multipliant les risques de collision avec les véhicules.
  • Elles sont souvent indirectement victimes d’empoisonnement, via les petits rongeurs qui peuvent avoir ingéré des poisons disséminés dans les extérieurs.

Le parc du Louvre-Lens : un terrain de chasse idéal

  • De grandes prairies bien dégagées et garnies de petits animaux
  • Des poteaux perchoirs sur lesquels se poser lorsqu’elle passe en mode sentinelle et qu’elle scrute son terrain de chasse.
    (Elle aime aussi beaucoup les poteaux bordant la rue Paul Bert !)

Les poteaux bordant la rue Paul Bert sont d’excellents perchoirs

Aidez la chouette effraie en installant un nichoir adapté chez vous !

Installer un nichoir, c’est participer à la préservation des individus menacés. Si vous disposez d’une vieille grange ou d’un bâtiment en hauteur, n’hésitez pas. On peut vous explique comment faire en deux images :


Sources :

https://nuitdelachouette.lpo.fr/

https://nuitdelachouette.lpo.fr/docs/pdf/effraie.pdf

Marie Wilde, le petit fantôme des clochers, 22 février 2019 https://www.youtube.com/watch?v=fYLropSa2UM

 

L’hiver, les arbres sont nus, les fleurs sont fanées, la vie semble disparaître… En réalité la nature est juste au ralenti et prépare la saison prochaine. Végétal et animal se protègent des rudes froideurs de l’hiver.

Vous nous avez accompagnés récemment dans nos travaux de préparations hivernales. Massifs d’ornement et potagers sont paillés, nos sols sont protégés, prêts à affronter l’hiver. Si nous « aidons » nos plantes en leur préparant un sol fertile et chaud pour le printemps, nous souhaitons aussi prendre soin des animaux qui peuplent le parc.

Nous allons aujourd’hui fabriquer un abri pour les hérissons ! Souvenez-vous de notre petit hérisson sauvé de la canicule, la patte collée à un chewing-gum (retrouvez l’article ici) Lui et ses amis patientent dans un nid bien douillet jusqu’au printemps.

Retrait d’un chewing-gum fondu sur la patte de ce bébé hérisson

 

Trouver un abri : une question de survie

Quand les températures diminuent, le hérisson n’a pas beaucoup de choix : sa survie dépend d’une bonne gestion de ses calories. L’énergie emmagasinée durant la belle saison ne doit pas être gaspillée en réchauffant son corps. Il faut dire que des épines, cela ne réchauffe pas beaucoup ! Dès que les températures passent sous les 10°C, le hérisson entre en léthargie dans un lieu sécurisant pour limiter le moindre effort.

Hiberner oui mais pas d’une traite !

On pourrait penser que notre cher hérisson va se coucher en octobre pour se réveiller en avril et reprendre sa petite vie. En réalité, cette période d’hibernation va être entrecoupée de réveils. En effet, la baisse de température corporelle de 35 à 5°C pourrait lui être fatale en lui gelant le cœur si elle descendait sous 1°C. Avec seulement 15 battements par minute au lieu de 150, son corps fournit déjà un effort considérable ! Il peut donc arriver qu’il se réveille pour se remuer un peu, pour évacuer ses déchets ou manger un morceau mais très épisodiquement, pas plus de 2 ou 3 heures.

Un manteau de graisse

La première année est importante pour le jeune hérisson. Il doit suffisamment prendre du poids pour former un manteau de graisse sous sa peau. A raison de 2 grammes par jour, les besoins énergétiques sont assurés. Perdant 30 % de son poids à la sortie de l’hiver, un bébé hérisson trop frêle aurait peu de chance de survie sans cette réserve. 600 grammes, c’est le poids minimal nécessaire à sa survie.

Comment construire un abri ?
  • Avec des branches et des feuilles

Nous avons l’habitude dans le bois de faire des tas de branchages avec les branches tombées au sol. Nous les regroupons pour les petits animaux et les troglodytes qui peuplent le parc. Nous y ajoutons en cette période un amas de feuilles que les hérissons apprécient pour la construction de leur nid.

Tas de branches du bois placées pour abriter la faune

  • En construisant une petite caisse

Lors d’une récente formation sur la faune et la flore, notre collègue nous a fait partager les bons conseils reçus. Il nous a notamment rapporté le plan d’un abri à hérisson facile à fabriquer que vous pourrez reproduire chez vous ! Nous remercions l’équipe de l’intendance du musée qui a pris plaisir à la fabrication(60 cm de haut).

  • Elle possède une entrée étroite (12 cm) et un petit couloir intérieur pour protéger des prédateurs et couper l’arrivée d’air froid.
  • Il est possible de faciliter l’accès à l’intérieur pour le nettoyage du nid en faisant un toit ouvrant, surtout si vous mettez un plancher pour une meilleure isolation du sol. Lors du nettoyage, retirer l’ancien nid pour laisser la place à la prochaine nichée.
  • Le remplir de feuille sèches
  • Placer l’abri dans un endroit coupé du vent. Eviter les espaces dégagés pour y accéder car le hérisson est très craintif. Placez un point d’eau à proximité
  • Ne pas utiliser de colle, nocive pour nos amis

La caisse a été entreposée au pied d’un arbre, à l’abri, pas trop exposée.

La caisse a été remplie de paille et posée sur un lit de copeaux de bois. Les hérissons ont colonisé toutes les zones du parc. Régulièrement nos collègues du musée nous font part de leurs rencontres et demandent des conseils. Bien souvent, nos petits amis déguerpissent plus vite que leur ombre ! Certains ont leurs petites habitudes et il n’est pas rare de les rencontrer chaque jour à la même heure au même endroit et de ne plus les y apercevoir le reste de la journée.  Nous vérifions simplement qu’ils sont en bonne santé et de taille suffisante pour affronter l’hiver sereinement.

Le hérisson : un animal attachant

Entre le Kissifrot de Gastion Lagaffe et Sonic le fameux hérisson bleu imaginé par Sega en 1991, le hérisson est un animal avec un énorme capital sympathie. Il est aujourd’hui le symbole de la lutte pour la défense de l’environnement grâce notamment aux prix Hérissons. La fédération d’associations de protection de la nature et de l’environnement France Nature Environnement (FNE) attribue des Hérissons de Cristal ou de Plomb pour les initiatives respectivement favorables ou défavorables à l’environnement  .

Elles sont là discrètes et habiles, elles tissent furtivement leur fil de soie pour parfois apparaître soudainement là devant nos yeux ! Nous avons tous éprouvé ce petit tressaillement en croisant une ombre inquiétante et démesurée… Malgré les sentiments qu’elles suscitent, nos petites araignées sont tellement utiles !

Des auxiliaires du jardinier

On dit toujours que les araignées nettoient la maison des insectes volants. Dans le potager c’est la même chose ! Les araignées sont des alliées de taille dans la gestion des parasites dans nos cultures. Quand la rosée du matin dévoile de savants tissages nocturnes entre les plantes, on se rend compte de leur habilité et de la qualité de leur ouvrage.  Translucides et légères, leurs toiles interceptent les ravageurs volants assurant une régulation de leur population sous le seuil de nuisibilité. Les araignées font partie de la chaîne alimentaire : elles servent de nourriture à de nombreux animaux, oiseaux, hérissons, musaraignes et autres

Préserver l’araignée, c’est assurer l’équilibre naturel et contribuer à la sauvegarde de la biodiversité au jardin !

Le saviez-vous ? L’araignée n’est pas un insecte !

Les insectes Possèdent 6 pattes tandis que les arachnides, la grande famille des araignées en ont 8 ! Ils font bien partie des arthropodes (invertébrés avec des pattes). Il y a environ 45000 araignées dans le monde dont 1750 espèces en France, et certainement quelques milliers supplémentaires  puisqu’elles n’ont pas toutes été répertoriées.

Comment tissent-elles leur toile ?

Toutes les araignées ne tissent pas de toile, certaines utilisent leur soie pour leurs déplacements ou la capture de proies. Si vous observez attentivement dans nos potagers, vous discernerez de nombreuses toiles rondes et régulières des araignées chasseresses.

Comment sont-elles arrivées là ?
  • L’araignée va grimper en haut d’une branche et laisser flotter un fil de soie fabriqué à l’arrière de leur corps. Au grès du vent elle va le dérouler jusqu’à ce qu’il se fixe sur une autre branche. Nous avons des championnes dans notre parc, un fil de 4m nous a accueilli un matin en plein milieu du chemin !
  • Ce fil tendu, elle rejoindra le milieu pour descendre en Y au sol et retendre son ouvrage.
  • Il ne lui restera plus qu’à tourner du centre vers l’extérieur.

Il existe une grande variété de toile selon l’usage et l’espèce d’araignée. La qualité des ouvrages impressionne tant par leur complexité que par leur ingéniosité. Une richesse naturelle d’ingénierie, source intarissable d’inspiration pour nous simples humains que nous sommes !

Protégeons l’Epeire Diadème !

Epeire diadème, sa croix reconnaissable sur l’abdomen, jardin aromatique de l’Atelier de Marc Meurin

L’Epeire Diadème, Araneus diadematus, a le nom digne d’une reine et porte sur elle son plus beau bijou.  Elle parade fièrement avec sa petite croix blanche sur son abdomen !  Mesurant de 2 à 3 cm, elle se nourrit de proies vivantes d’invertébrés et de petits insectes comme les pucerons ou les moustiques.

Apprenez qu’elle ne sait pas réparer sa toile ! Cela peut paraître anodin, mais si vous la détruisez avant que notre dame ait festoyé, elle devra l’ingérer toute entière pour emmagasiner assez d’énergie afin d’en tisser une nouvelle. Elle sera donc contrainte de patienter jusqu’au prochain repas !

Ses petits peuvent parcourir des kilomètres pour coloniser leur environnement, selon Alain Canard Arachnologue réputé et Président de l’Association française d’Arachnologie. Ils peuvent migrer jusqu’à 1000km en déroulant leurs fils de soie dans les courants d’air. De vrais petits super héros en somme ! Ils vont construire des ponts de singe entre les branches et les herbes hautes, déroulant doucement leurs soies qui, sous la brise, s’enroulent sur les tiges. Ils ne vont pas ingérer ces fils, c’est à partir d’eux qu’il est possible de retracer leur migration, c’est ce qu’on appelle : les « fils de la vierge ».

Epeire diadème, sa croix reconnaissable sur l’abdomen, jardin aromatique de l’Atelier de Marc Meurin

Une araignée qui se prend pour un frelon ? L’Argiope Frelon :

Argiope frelon dans les alchémilles autour du pavillon de verre !

De nombreuses espèces sont visibles dans le parc. L’une d’entre elles ne passe pas inaperçue :  l’Argiope bruennich. Elle doit son nom aux motifs ornant son abdomen et évoquant ceux du Frelon européen (Vespa craboro) ou de la Guêpe commune (Vespula vulgaris)La zébrure vive est habituellement un signe de venimosité pour les prédateurs, mais il semble qu’elle réfléchirait des ultra-violets à fort pouvoir hypnotique sur les potentielles proies… Ne la regardez pas trop longtemps, on entendrait presque  la voix de  inénarrable Roger Carel nous murmurer à l’oreille « aie confiance »…

Son régime alimentaire est constitué de sauterelles et de criquets, un menu qui passe un cran au-dessus de l’épeire diadème ! Sa toile est particulière avec sa couture Zigzag qui descend son milieu !

Dans les lavandes du parc

Plutôt méditerranéenne mais devenue commune chez nous, cette espèce d’araignées est tributaire d’une végétation plutôt herbacée, haute ou buissonnante. Une nouvelle fois, la méthode de gestion différenciée que nous pratiquons dans notre parc est importante. En laissant des zones sauvages avec entretien maîtrisé, nous contribuons à la conservation d’espèces comme cette arachnide qui se prend pour un insecte. Les prairies en fauche tardive (une seule fauche à l’année en fin d’hiver) sont autant de lieux propices à sa reproduction.  Elle aime le soleil, notre photo a été prise à proximité des prairies de l’entrée principale du musée, sur un plot bien orienté

Et maintenant, si nous désamorcions nos peurs ?

Odilon Redon (1840-1916), Araignée, 1887. Lithographie (h. 57.2 ; l. 40.1 cm). La Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie

Actuellement dans l’exposition Soleils Noirs, présentée jusqu’au 25 janvier 2021 au Louvre-Lens, notre regard sur l’araignée est invité à évoluer avec l’œuvre d’Odile Redon : L’araignée souriante. Ce fusain de 1881 nous dévoile une araignée aux yeux et sourire humains. Elle a d’ailleurs été choisie comme fil conducteur pour guider les enfants à travers l’exposition vers différents ateliers sur ce thème. Cette charmante représentation de l’araignée souriante la rend bien plus sympathique et presque attachante. Une jolie mise en lumière de notre mal-aimée araignée !

Une manière d’affronter nos peurs et nos craintes est de modifier l’idée que l’on s’en fait pour transformer la perception négative en perception positive.

Affronter la peur par le rire, c’est le credo de  J.K. Rolling dans ses ouvrages d’Harry Potter. Lorsque le jeune personnage Ron Weasley affronte un épouvantard, c’est un combat contre lui-même qu’il mène et donc contre une de ses plus grandes phobies : l’araignée. Il voit alors se dresser face à lui une araignée géante qu’il affublera de patins à roulettes par l’intermédiaire de son fameux sort RIDDIKULUS. Une belle façon de maîtriser sa peur en démystifiant la « bête »…

Renouvelons le mythe de la terrifiante araignée, regardez-la dans les yeux, dans ses 4 paires d’yeux et remerciez là de prendre soin de votre jardin !

SOURCES

http://www.insectes.org
https://www.departement974.fr/observatoire-araignees/difference-entre-les-araignees-et-les-insectes/
https://www.lahulotte.fr/courrier_orbitele1.php

L’automne est une saison propice à la promenade et la contemplation de la nature de notre beau parc. Avec les couleurs changeantes des feuilles, de l’eau et du ciel qui se reflètent sur le musée, nous ne pouvons que vous inviter à nous rendre visite ! Ici, chaque promenade révèle son lot de surprises, et en ce moment vous pouvez croiser de nouveaux amis qui feront fondre les cœurs des petits et grands !

Le scoop : l’écureuil roux est chez nous !

C’était presque devenu une légende. Depuis l’ouverture du parc il y a 8 ans, nous avions eu des témoignages de nos voisins concernant la présence de ces petites peluches rousses. L’incertitude planait depuis quelques temps mais un jardinier de notre équipe est tombé nez à nez avec un petit énergumène qui jouait au funambule au niveau du parking Jean Jaurès : un écureuil roux ! Cette rencontre nous réconforte grandement.  Nous savions que les écureuils étaient implantés dans la région mais ils se manifestent beaucoup plus rarement dans les zones urbanisées. Ce n’était qu’une question de temps, et c’est chose faîte ! Indubitablement notre zone boisée et les jardins environnants ont joué leur rôle de corridor écologique, et une nouvelle fois cela nous conforte dans nos actions !

Quelques infos utiles sur notre écureuil
  • L’écureuil d’Eurasie ou Ecureuil roux ( Sciurus vulgaris) pèse environ 600g et peut mesurer jusqu’à 25cm , et presqu’autant pour sa queue en panache qui l’équilibre dans ses mouvements . Son pelage du roux au brun noir contraste avec le blanc de son ventre.
  • Il est arboricole, se nourrit de fruits secs comme les glands, les noix, noisettes ou châtaignes de notre parc, et s’adapte à l’alimentation disponible sur le site comme les écorces, baies, bourgeons, fruits, fleurs et même insectes et escargots.
  • Il peut parcourir jusqu’à 12 km dans sa quête du lieu idéal pour se reproduire. Son nid est discret dans les plus hautes branches des arbres, et la femelle est capable d’avoir deux portées annuelles, jusqu’à 6 individus !
  • L’écureuil roux que nous avons observé bénéficie du statut d’animal protégé.

Et non l’écureuil n’hiberne pas !

Dans l’imaginaire collectif, l’écureuil est le mammifère par excellence qui va faire ses réserves pour l’hiver, sautillant d’arbres en arbres, ramassant tout ce qu’il peut avant de prendre un bon repos mérité jusqu’à la belle saison. Alors oui, notre cher ami va faire des réserves mais non il ne s’apprête pas à hiberner !

Certes son activité sera moindre, mais son pelage va s’adapter au froid. Si vous êtes attentif en hiver, vous distinguerez que ses oreilles vont se garnir de poils et former un pinceau sur la pointe ! Bien pratique ces cache-oreilles naturels, nous jardiniers n’avons pas cette chance ! Ses réserves lui servent à puiser l’énergie suffisante pour affronter la chute des températures et aussi à combler tout ce qu’il dépense à sauter agilement partout.

Comment les repérer ?
  • L’environnement est-il propice à l’installation d’une famille écureuil ?

Notre parc offre le gîte et le couvert ! Le bois pionnier est préservé, quelques allées sont dédiées au cheminement des promeneurs mais le reste est restitué à l’équilibre naturel. Dans le parc, nous avons des chênes, des châtaigniers, des noyers et un bassin doté d’une plage idéale pour étancher la soif de la faune.

  • Observer avec discrétion 

Pour ne pas les effrayer, marchez à pas de loup. Puisqu’il vit le jour, il est facile pour nous de les croiser les jours d’hiver quand les arbres se dégarnissent, de préférence en début ou fin de journée. Soyez attentifs et observateurs !

  • Trouver des traces et des indices :

Quelques petits indices vous permettront de repérer leur présence :

Des restes de repas, comme des coques de noix ou des pommes de pin, au pied d’un arbre peuvent vous mettre la puce à l’oreille. Contrairement au mulot qui dévore tout, l’écureuil décortiquera la pomme.
Les cachettes de leurs provisions aux pieds ou dans les fourches des arbres, à l’abri sous la mousse et les branchages.
Des empreintes à pelote avec griffes et mains.

Empreinte avec griffes et mains

Vous avez croisé un écureuil ?

Participez à la campagne d’observation du Muséum d’histoire naturelle en remplissant ce formulaire

Vous contribuerez à l’enquête nationale et donc à une meilleure connaissance des territoires et des espèces d’écureuil que vous seriez susceptible de rencontrer. Vous trouverez sur leur site les observations datées autour de chez-vous. Une campagne a déjà été menée dans le Nord-Pas-Calais entre 2009 et 2011, soutenue par la CMNF (La Coordination mammologique du Nord de la France) sous le nom de Ch’ti écureuil. Elle a permis de dresser une carte très instructive grâce à 2815 observations !

Partagez-nous vos observations !

Si d’aventure vous croisez nos amis dans le parc, n’hésitez pas à nous partager vos photos et la localisation afin de nous aider à mieux connaître leurs habitudes et à les préserver !

Sources

http://www.cmnf.fr/fichiers/docs/brochure_ecureuil_roux_cmnf.pdf
https://ecureuils.mnhn.fr/enquete-nationale/ecureuil-roux.html#
http://www.chti-ecureuils.fr/

La biodiversité (la diversité du vivant) dépend de la richesse des habitats disponibles sur un site. Dans le Parc, il existe une grande variété de milieux d’accueils propices à l’installation de la faune et de la flore. En vous baladant, vous pouvez rencontrer certains des habitants « naturels » du parc comme le Geai des chênes.

Voici une vidéo d’un Geai adulte prise près du bâtiment administratif

Un corvidé qui ne passe pas inaperçu

Le Geai est un corvidé, de la famille des passereaux. Les corvidés peuvent atteindre 69cm et sont souvent de couleurs sombres et discrètes comme les corneilles, les corbeaux et autres pies. Le Geai au contraire se distingue par sa plus petite taille (36cm), son plumage coloré et ses ailes bleues. Son cri n’est pas le plus mélodieux, nous vous l’avons fait découvrir dans notre article sur l’observation des oiseaux pendant le confinement, mais il devient plus mélodieux lors de sa parade amoureuse !

Le bois pionnier : un milieu préservé essentiel

L’importance de garder des zones boisées, même en milieu urbain, est encore une fois justifiée. Ainsi le bois pionnier, qui a été conservé lors de la création du musée et de son parc, a déterminé l’implantation de cette famille de geais. Ces derniers peuvent également se contenter de petits bosquets, de haies et de vergers, espaces qui se raréfient en milieu urbain.

C’est dans un petit chemin au milieu des bouleaux et des pousses de jeunes chênes qu’un jeune geai sautillant s’est montré à découvert hors de son nid. Une belle naissance au sein du parc qui confirme la ligne de conduite dans la direction de l’entretien de nos espaces.

Un oiseau sur le sol ? Pas d’inquiétude !

Certains oiseaux partent en exploration sous la surveillance de leurs parents, donc pas d’affolement hâtif, il convient d’analyser la situation comme le préconise la Ligue de protection des oiseaux et tenir l’attitude adéquate et si besoin les appeler directement.

Notre petit geai, débusqué dans le bois pionnier, n’était ainsi ni tombé, ni perdu, il a sautillé dans les fourrés en jetant de petits cris, en tendant l’oreille nous pouvions distinguer les réponses en écho de ses parents en hauteur, de manière discrète mais bien perceptible. Ces derniers ont d’ailleurs dévoilé deux autres petits en les nourrissant, leur battement d’ailes anéantissant leur camouflage.

Si d’aventure vous entendez le « rhein » au dessus de vos têtes, vous saurez que la famille geai n’est pas bien loin !

geai juvénile

Geai juvénile découvert dans un chemin du parc

 

 

 

Les insectes sont indispensables à l’équilibre écologique de notre environnement : ils contribuent activement au maintien des cycles naturels. Certains vont aider à lutter contre les pucerons par exemple tandis que d’autres vont aider à la pollinisation des cultures.

Hôtel à insecte dans une clairière du bois pionnier

Un refuge pour nos alliés

Dans des espaces de plus en plus urbanisés, lorsque les habitats naturels font défaut, la biodiversité est mise à mal et c’est toute la chaîne alimentaire qui est impactée.

En offrant un large panel d’habitats possibles aux insectes, nous encourageons l’installation d’espèces diverses et variées. Des zones d’ombres, de plein soleil, un tas de pierre, des bosses ou des creux sont autant de possibilités pour y accueillir des habitants !

Principes d’implantation de votre hôtel à insectes

  • Préférer une orientation vers l’Est pour bénéficier du soleil le matin et de l’ombre l’après-midi
  • Le protéger des vents dominants
  • Essayer d’avoir une élévation à 30 cm du sol pour les étages supérieurs
  • Installer un toit pour protéger les insectes de l’humidité
  • Privilégier l’installation de pierres, de tuiles, briques et rondins à même le sol sous le premier étage
  • Veiller à la qualité de la fixation pour ne pas perturber la vie qui va s’installer
  • Choisir un emplacement calme sans trop de passage
  • Garantir le gîte et le couvert en l’installant à proximité d’un point d’eau, d’un potager ou de fleurs

Le parc du Louvre-Lens compte plusieurs hôtels à insectes. Nous avons choisi de les adosser à des arbres pour les protéger du vent, bénéficier de l’ombre et d’une protection contre la pluie.

Hôtel à insectes du potager pédagogique

Un exemple d’aménagement

Voici l’exemple d’un hôtel fait maison, avec des matériaux de récupération uniquement. Le bois n’est pas traité chimiquement, nous lui avons simplement passé de l’huile de lin pour le préserver.

Exemple d’aménagement d’un hôtel à insectes

 

Dans un hôtel à insectes, qui loge où ?

Le défi, c’est de pouvoir fournir à chaque futur habitant un espace idéal. Chaque compartiment est aménagé pour répondre aux besoins physiologiques, physionomiques ou nutritifs de son locataire. On peut ainsi se poser ces questions : est-il gros ou petit ? Est-il doté d’ailes ? Si oui, comment se replient-elles ? Rampe-t-il ? Saute-il ? A-t-il le sang chaud ? Cherche-t-il à se réchauffer ?…

Emplacement 1
Carabes et autres scarabées

Se nourrissent de pucerons, d’acariens et de limaces. Ils peuvent être accueillis avec des branchages, brindilles morceaux de bois fendus et d’écorces. Ici, ce sont des branches de sureau et des rondins de bois.

Emplacement 2
Papillons

Grands pollinisateurs, ils préfèrent un espace fermé, avec de fines fentes verticales pour se glisser à l’intérieur en rabattant leurs ailes.

Emplacement 3
Coccinelles

Grandes dévoreuses de pucerons, elles aiment se loger dans les tiges creuses, les copeaux de bois, les pommes de pin, les feuilles mortes, les coquilles de noix…

Emplacement 4
Chrysopes

Se nourrissent de bien des parasites : pucerons, cochenilles farineuses, aleurodes (ou mouches blanches), œufs d’acariens…
Ils aiment la paille, le carton empilé, le papier froissé ou les branchettes. Les chrysopes s’insèrent dans des fentes horizontales en repliant leurs ailes.

Emplacement 5
Osmies

Solitaires, ces abeilles pollinisent les premières fleurs des arbres fruitiers, dès le mois de mars. Elles affectionnent les tiges creuses, le bambou, les briques et le bois quand il présente des trous suffisamment gros pour pouvoir y pénétrer. Les branches tendres de sureau dans le compartiment 1 feraient très bien l’affaire également !

Emplacement 6
Abeilles charpentières

Grandes pollinisatrices dont les larves se nourrissent de pucerons, les abeilles charpentières aiment le bois perforé de gros trous qu’elle agrandira pour pouvoir continuer à y séjourner quand elle aura grandi.

Emplacement 7
Lézards

Leur repas se constitue d’araignées, de criquets et grillons, de pucerons et de mouches. Leur abri idéal intègre des pierres plates et des cailloux. Les pierres ont l’avantage de restituer la chaleur engrangée tout au long d’une exposition au soleil, ce qui est très appréciable pour un animal au sang froid !

Emplacement 8
Crapauds

Ils adorent les limaces et  les chenilles. Pour les attirer dans un endroit frais et humide,  il faut leur préparer un entassement de pierres plates et/ou de bois.

Et en bonus,  cette photo d’un mini hôtel à insectes fabriqué à partir des chutes de chêne, de branches de sureau et de sciure de bois récupérée lors de la construction.

N’hésitez pas à (re)lire notre article sur la récupération et la mise en valeur des déchets verts, où l’on vous apprend aussi à fabriquer un abri à perce-oreille !