Stop aux préjugés sur le lierre !
En cette saison, la nature découverte expose le feuillage persistant de végétaux indispensables pour la biodiversité. Les arbres dégarnis dévoilent leurs manteaux de lierre.
Le lierre grimpant n’est pas un parasite
A tort, le lierre est communément considéré comme un parasite. On le confond avec le gui qui perce l’écorce des arbres comme de redoutables clous pour atteindre la sève. Le lierre, lui, possède ses propres racines et se nourrit directement dans le sol riche en matière organique fournie par la décomposition des feuilles de l’arbre.
La végétation du lierre couvre les arbres nus.
L’arbre et le lierre : un échange de bons procédés
C’est une véritable symbiose qui s’opère entre l’arbre et le lierre. Étymologiquement le lierre, hedera helix, traduit ses qualités pour être attaché (hedera)et s’enrouler (helix). Cette liane arbustive a besoin d’un support pour s’étendre. L’arbre devient alors son ossature pour ne former qu’un grand ensemble végétal vivant en bonne intelligence. Dans un premier temps, il va ramper pour former un couvre sol de sous-bois lors de son stade juvénile. Ensuite, en quête de soleil à l’âge adulte, il remonte le long du tronc de l’arbre. Agrippé à l’écorce à l’aide de petits crampons, le lierre protège alors le tronc des agressions climatiques, sans lui nuire. Lorsque le lierre recouvre totalement un arbre, c’est que celui-ci est sénescent (en fin de vie).
Le lierre contribue à l’émergence d’une riche biodiversité
Cette coopération va faire émerger un écosystème entier riche de biodiversité avec des colonies de mousses, de champignons, d’insectes et de petites faunes. Le système s’équilibre peu à peu au travers de la concurrence des plantes et génère ainsi une joyeuse cohabitation de la faune et la flore. Le lierre fleurit en automne et offre aux prémices de l’hiver le dernier nectar pour les pollinisateurs. La colette du lierre (Colletes hederae) est d’ailleurs une abeille qui utilise le pollen des feuilles de lierre pour garnir les loges de ses larves, creusées dans les sols sableux ou argileux.
Les fruits hivernaux, toxiques pour les mammifères, sont des mets de choix pour les passereaux, les mésanges, les pinsons, les rouge-gorges, les geais, les merles ou encore les grives.
Le lierre et ses légendes
Avec sa verdure hivernale qui nous rappelle que le retour du printemps est pour bientôt, le lierre symbolise le renouveau.
De par sa robustesse et son feuillage persistant, cette liane d’immortalité était dédiée au dieu égyptien Osiris.
Dans la mythologie Romaine c’est Bacchus qui est coiffé de lierre et de vigne, attributs qui le protègent des maux de l’ébriété dont il souffrait en tant que divinité de la vigne, des festivités, de la danse et de la végétation. On retrouve le lierre en Galerie du temps, dans un célèbre tableau de Nicolas Poussin.
La recette de la lessive de lierre : écologique et économique !
Grâce à son pouvoir saponifiant, la lessive de lierre est une recette très facile à réaliser ! Les ingrédients nécessaires ne manquent pas dans la nature !
Comment procéder ?
- Ramasser une cinquantaine de feuilles de lierre et les équeuter
- Rincer et froisser les feuilles de lierre (avec des gants pour prévenir les allergies)
- Les placer dans une casserole dans un 1 litre d’eau, couvrir et porter à ébullition, puis laisser bouillir 15 minutes
- Laisser poser une nuit sans découvrir, filtrer à l’aide d’un collant puis remplir un bidon ou une bouteille en verre
- Se conserve environ 3 semaines au réfrigérateur
Le saviez-vous ?
Les oiseaux ne digèrent pas les graines des baies de lierre. Leurs déjections contribuent à la colonisation du lierre sur le territoire. C’est ce qu’on appelle la zoochorie, le mode de dispersion des graines grâce aux animaux.
Sources :
http://www.humanite-biodiversite.fr/temoignage-oasis/le-lierre
https://www.lechemindelanature.com/2016/11/18/lierre/
Le Lierre, La hulotte, collection 11, N° 106 et 107, 01/01/19