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Le job d’une graine ? Survivre et se déplacer à tout prix !

La belle saison touche à sa fin. Un nouveau cycle naturel s’ouvre avec ce besoin fondamental pour les végétaux : assurer l’avenir en ensemençant l’environnement par tous les vecteurs possibles ! Ingénieuse ou opportuniste, la vie est épatante. Elle trouve toujours un stratagème pour se disperser et voyager. Prenez-en de la graine !

Pourquoi se disperser ?

  • Pour coloniser de nouveaux milieux
  • Favoriser le brassage génétique
  • Etaler les graines dans l’espace pour diminuer la concurrence

Se disperser grâce à l’apesanteur : la « barochorie »

Le chemin le plus court est parfois le meilleur, et l’apesanteur est sans conteste le moyen le plus rapide pour atteindre le sol ! Nom d’une pomme nous direz-vous ? Elle ne tombe effectivement pas bien loin de son arbre… mais ne vous y trompez pas : la chair épaisse et charnue des fruits ne sert pas simplement de poids ! Elle ouvre également l’appétit de tous les gourmands, destinée à être emportée et dégustée ailleurs! C’est ce qu’on appelle l’endochorie. Certaines graines ont d’ailleurs un besoin naturel d’être digérées avant d’atteindre pleinement leurs capacités germinatives ! Il faut avouer que cette technique est très futée… graine et compost assurés, d’une pierre deux coups !

Lorsque la faune disperse glands et noix dans notre parc, comme les geais et les écureuils, ils participent sans le savoir au développement de la biodiversité végétale et animale du site. Dans un échange de bons procédés l’équilibre se met en place entre les différents acteurs de cet environnement.

Se disperser grâce aux animaux : la « zoochorie »

Le transport des graines par l’animal, augmente la propagation des semences. Fixe, la plante connaît très bien son environnement et ses habitants. Elle utilise ses hôtes de fortune pour pallier son immobilisme. Quand l’animal est un oiseau, on brise carrément les frontières !

Le transfert de graines est utilisé par la bardane. Munis de crochets, ses fruits s’agrippent sur la faune locale.  L’animal de passage cherchera tant bien que mal à les retirer de sa fourrure, éparpillant ainsi les graines autour de lui.

Se disperser grâce aux hommes : l’« anthropochorie »

On parle d’anthropochorie quand l’animal vecteur est… l’homme ! Ses vêtements et les semelles de ses chaussures jouent alors le même rôle que la fourrure des animaux. Le plantain en fait son affaire : il ouvre la voie des chemins de randonnées foulés par les pieds des promeneurs qui se succèdent. Il guide chacun de vos pas, baissez les yeux à votre prochaine promenade… vous découvrirez un fidèle compagnon de route !

L’antropochorie raisonne de manière particulière sur notre ancienne friche minière.  Il y a plus d’un demi-siècle, le mineur de la fosse 9 qui se régalait de sa pomme, de sa poire ou de ses cerises ne pouvait pas s’imaginer que ses détritus, jetés dans la berline en route vers la surface façonneraient le parc que nous connaissons aujourd’hui : nos fruitiers sauvages, sont des témoins historiques de l’activité du site.

Se disperser grâce au vent

Aléatoirement, le vent souffle les graines dans les airs. Une fois encore l’ingéniosité des végétaux va exceller. À peine plus grandes qu’une tête d’épingle, les graines de bouleau vont conquérir le monde en se faufilant partout. C’est d’ailleurs ce qui caractérise les essences pionnières.

Véhiculée par une enveloppe ailée, la graine d’érable va tournoyer en hélice au gré des courants d’air. Ces enveloppes sont des samares, elles ressemblent à s’y méprendre à de petits anges au garde à vous dans les cieux, prêtes à descendre pour envahir nos latitudes terrestres.

Samares d’érable

Avec beaucoup de poésie, le souffle d’un vœu enfantin suffira à faire décoller les pappus des pissenlits. Grâce à ces parachutes fixés à chaque graine, le rayonnement du pissenlit variera de 2 m à 1km selon le vent ! Miraculeux, vous ne trouvez pas ?

Se disperser par vents… et marées : l’« hydrochorie »  

Moins évidente de prime abord, l’eau est un vecteur de dispersion non négligeable. On parle de transport mécanique par « ombrahydrochorie » : les gouttes de pluie font pression sur les capsules de graines qui éclatent et entament leur développement dans un environnement propice à la germination.

Les voies d’eau seront des agents de transport fantastiques pour les plantes aquatiques, mais pas uniquement. Berges de rivières, de fleuves ou plages bénéficient d’un brassage exceptionnel : c’est le principe de la « natochorie ». Ah ! Cette fameuse noix de coco flottante ! Si les plages tropicales sont ornées de cocotiers surplombant la mer ce n’est pas par hasard, leur seul but est de prendre le large ! La noix de coco mûre tombe dans l’eau et vogue au gré des courants marins.

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