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Entre serpents, dragons et western : cap sur la vipérine !

Il suffit parfois de s’arrêter un instant et de baisser les yeux pour découvrir qu’une plante commune recèle bien des secrets… L’une d’entre elles se plaît particulièrement dans le parc du Louvre-Lens…

Herbe-aux-vipères, langue d’oie, buglosse, herbe à la couleuvre, dragon… une herbacée poilue aux 1001 noms :

D’abord, un peu d’étymologie !

La vipérine commune, l’Echium Vulgare doit son nom du Grec ἔχιον dérivé de ἔχις qui signifie vipère. C’est un médecin, pharmacologue et botaniste grec, Pedanius Dioscoride (Ier siècle de notre ère) qui lui donna son nom en raison de sa ressemblance avec la tête de vipère. On la nomme vipérine, herbe-aux-vipères, langue d’oie, buglosse, herbe à la couleuvre, ou encore dragon. Avec ses petites langues fourchues qui s’élancent hors des inflorescences bleu vif, cette plante est hypnotique. On s’approche pour l’observer jusqu’à entendre chuchoter le Fourchelang

 

Une beauté piquante :

Cette herbe aux vipères est une herbacée érigée et élégante, mais aussi recouverte de poils urticants. Petit moyen de défense naturel ! Les fleurs offrent un joli dégradé du rose au bleu vif, entre le stade du bouton à la maturité. Les styles évoquent une langue reptilienne. En tant que plante bisannuelle (= un cycle de vie s’étalant sur deux ans), elle développe sa rosette à la base la première année. Elle passe l’hiver avec un nombre limité de feuilles et un bouton au ras du sol. Après l’exposition au froid, la tige florale croît pour fleurir au début de l’été.

 

Une alliée de choix pour nos amies les abeilles :

Excellente plante mellifère, son abondant nectar attire les abeilles, les bourdons et les papillons ce qui assure la pollinisation. La particularité de son nectar est qu’il perdure plusieurs semaines en quantité !

 

Des plants généreux :

Très commune en France, la vipérine apprécie les sols maigres d’où son apparition spontanée sur les terres de schiste du parc du Louvre-Lens.
Chaque plant produit en moyenne 1800 graines, et les vecteurs de sa dissémination sont variés :

  • Le vent avec un rayon d’action de 5m autour du pied-mère pouvant être plus important si le plant sèche et se comporte comme un virevoltant. Ainsi la partie hors-sol, sèche et mûre, se détache, roulant au gré du vent
  • L’eau, car les graines possèdent une qualité de flottaison qui amplifie son pouvoir de dispersion
  • Les animaux, avec l’accrochage des graines sur leur pelage
  • L’homme

 

Des vertus médicinales :

Avez-vous déjà entendu parler de la théorie des signatures ?
On peut décrire le principe de signature comme un mode de compréhension du monde dans lequel l’apparence des végétaux est censée révéler leur usage et leur fonction en vertu de leurs pouvoirs thérapeutiques.
Si l’on se fie à cette théorie dont les fondements scientifiques restent à prouver, les lobes de la vipérine ressemblant à des mâchoires ouvertes et ses styles bifides semblables aux langues fourchues indiqueraient que cette plante soigne les morsures de vipère !

 

Ouvrez l’œil dans le parc du musée du Louvre-Lens ! Si vous rencontrez la vipérine sur votre chemin, vous aurez des choses à partager !

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