Dimanche 19 mai, en raison de La Route du Louvre, les accès au musée sont modifiés. La rue Paul Bert ne sera pas accessible aux véhicules. Nous invitons nos visiteurs et visiteuses à emprunter le parking Jean Jaurès de Liévin (62800), accessible depuis la rue du Dr Piette.
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Vive le vent d’hiver !

En ce moment, chacun d’entre nous ressent l’irrésistible envie d’hiberner. Rien de plus normal, c’est notre horloge biologique qui se rappelle à nos instincts naturels !

L’hiver : une période de repos nécessaire

L’hiver est marqué par un ralentissement de la vie, une mise en repos avant de pouvoir entamer une nouvelle saison. Le cycle de la vie terrestre est ainsi rythmé et influencé par les astres et la saisonnalité, c’est pourquoi la luminosité et les saisons fluctuent selon notre positionnement sur la planète.

Dans notre hémisphère nord, le solstice d’hiver marque la nuit la plus longue, c’est le début de l’hiver astronomique, qui tombe cette année le 22 décembre. L’astre solaire est au plus loin, ses rayons mettent plus de temps à nous atteindre et c’est à cette période que le photopériodisme (le rapport entre la durée du jour et celle de la nuit) est le plus évident. Au moment du solstice d’hiver, la nuit dure environ 15 heures pour 9 heures de jour. Le photopériodisme et les saisons régulent la vie des animaux et des végétaux, ainsi que leur reproduction.


Le froid : une fin et un renouveau

Sans le soleil, il n’y aurait pas de vie sur Terre. En diffusant sa lumière et sa chaleur, le soleil active la croissance des végétaux : par la photosynthèse, le végétal transforme la luminosité en énergie. C’est quand la période de luminosité est la plus longue que les végétaux se développent le plus. Ensuite, ils entrent en repos. La baisse des températures est favorable à la naissance des bourgeons qui feront ensuite office de thermomètre et déclenchera le processus de floraison, c’est la vernalisation. Ce phénomène est connu depuis l’antiquité. On savait par exemple que les céréales d’hiver devaient être plantées en automne pour subir le froid hivernal et mieux fructifier l’année suivante.

Les bienfaits de l’hiver et de la neige dans la nature

Un froid fécond

Le froid est souvent redouté par le jardinier, inquiet pour ses végétaux. Il faut avoir à l’esprit qu’un végétal acclimaté, en bonne santé, dont le système racinaire est bien développé et robuste reprendra force et vigueur. Pour cela, il est important d’implanter des végétaux locaux à la bonne période. Le froid est alors apprécié pour éliminer maladies, parasites et champignons présents en surface. La nature s’autorégule avant le printemps.

 

La neige : isolant de choix et agent hydratant

Au-delà des jolies vues offertes par les étendues immaculées dans le paysage, la couverture neigeuse est un excellent isolant. Quand les températures baissent fortement en surface, elle fait barrage et protège la faune et la flore. La surface du sol est ménagée des attaques. Lorsqu’elle fond, la neige hydrate le sol en profondeur. En s’infiltrant lentement, à la verticale, l’eau imbibe le sol et participer à la régénération des nappes phréatiques qui souffrent de plus en plus des sécheresses répétées ces dernières années.

Est-ce parce qu’elle aime les arbres et les champs que la neige les embrasse si doucement?
Après cela, vois-tu, elle les met bien au chaud sous son couvre-pied blanc, et peut-être leur dit-elle :
“Dormez bien, mes chéris, jusqu’à ce que l’été revienne”.

(Lewis Carrol)

Des panoramas à couper le souffle

Voici quelques photos prises lors des épisodes neigeux au début de l’année 2019.

Nous vous souhaitons de très bonnes fêtes de fin d’année, et avons hâte de vous retrouver début 2020 !

 

Sources

https://www.universalis.fr/encyclopedie/photoperiodisme/1-besoins-des-plantes-en-lumiere/

https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/astronomie-solstice-equinoxe-difference-8599/

L’un des meilleurs moyens pour apprendre à reconnaître les plantes que vous voyez sur les chemins, dans votre jardin ou encore dans les parcs, comme au Louvre-Lens, est de les confronter avec des herbiers.

Un herbier, qu’est-ce-que c’est ?

L’herbier consiste en un répertoire de plantes, élaboré à partir de fleurs, feuilles et tiges pressées et séchées, puis collées sur des feuilles de papier, auxquelles on adjoint une étiquette comportant certaines caractéristiques : noms français et latin, date et lieu de cueillette notamment. La plante peut figurer dans sa totalité ou être présentée à l’état fragmentaire si elle est trop grande. On peut parfois y ajouter une brève description, ainsi que des détails techniques relatifs à la culture de la plante (saisonnalité, rusticité, propriétés particulières…). Les herbiers sont indispensables aux études botaniques et au travail de classement des plantes par types et espèces.

Un peu d’histoire…

Le premier herbier est attribué au professeur italien Luca Ghini et date du début du 16e siècle. À cette même époque, le naturaliste Guillaume Rondelet (1507-1566) est professeur à la faculté de médecine de Montpellier, où il fait installer le premier jardin botanique de France dans la cour de l’école de médecine, crée un cabinet de curiosité et débute un herbier qui est ensuite enrichi au fil des siècles par de nombreux botanistes. Toutes ces collections sont maintenant réunies au sein de l’Institut de botanique dans le jardin des plantes de Montpellier, et rassemblent près de 4 millions d’échantillons, ce qui en fait l’un des herbiers les plus importants au monde !

Nous avons sélectionné 3 beaux herbiers pour vous !

L’Herbier boisé : histoires et légendes des arbres et arbustes

Comme son titre l’indique, cet herbier est dédié aux arbres et arbustes, à leur histoire mais aussi aux légendes qu’on y rattache dans le monde entier. On y apprend par exemple l’origine du fameux Robinier Faux-Acacia, présent dans le parc du Louvre-Lens. « Son nom est une imposture ! De l’Acacia, le Robinier n’a que le nom de Faux-Acacia… Alors d’où vient la confusion, si répandue, qui fait que pour tous, il reste l’Acacia ? Tout simplement d’une première classification abusive, l’arbre ayant d’abord été nommé Acacia americana Robini, par Jean Robin [apothicaire jardinier au service des rois de France, à qui un botaniste voyageur avait donné des graines en provenance du Nouveau Monde]. Linné remettra les pendules à l’heure, estimant qu’il n’avait pas à être rangé aux côtés d’autres Acacias, dont les Mimosas sont les principaux représentants. Le naturaliste suédois baptisera alors l’arbre aux épines acérées du nom de son premier géniteur européen, le Robinier (Robinia en latin). De son ancien nom, il gardera aussi la trace, l’affublant du nom d’espère de pseudo-acacia, qui lui colle toujours à l’écorce. »

L’Herbier oublié : secrets de plantes retrouvés

Ce second herbier est consacré à des plantes qui ont été oubliées, délaissées, voire classées dans la rubrique des « mauvaises herbes ». Chaque double page présente les caractéristiques de la plante, ses noms populaires, son étymologie, ainsi qu’un bref historique et la mise en avant de ses propriétés et usages particuliers. Ainsi, on y apprend que la Saponaire, cette plante moussante présente dans le parc du musée, permet, en plongeant un morceau de racine broyé dans l’eau tiède, d’obtenir « une eau apte au nettoyage des lainages fins et au blanchiment des étoffes et fils clairs. La saponine contenue dans la solution est aussi capable de dissoudre les graisses ».

L’Herbier des plantes sauvages

L’Herbier des plantes sauvages, à l’usage de tous les amateurs, répertorie 291 espèces botaniques ! C’est l’herbier qu’il vous faut pour débuter et entamer un travail de reconnaissance des végétaux qui vous entoure. Là aussi, l’auteur liste les particularités de la plante, ses noms, son histoire et ses usages. On y apprend par exemple comment les graines de bourrache se retrouvent parfois dans les endroits les plus inattendus. « Les responsables de cette dissémination tous azimuts sont les fourmis, qui adorent ses graines et les transportent sur de longues distances pour en faire des provisions. »

Une fois connaisseurs, n’hésitez pas à vous lancer dans la composition de votre propre herbier, celui de votre jardin, ou de vos plantes préférées. Bonne lecture !  


Bibliographie :

BERTRAND Bernard, L’Herbier boisé : Histoires et légendes des arbres et arbustes, Plume de carotte, 978-2915810196

BERTRAND Bernard, L’Herbier oublié : Secrets de plantes retrouvés, Plume de carotte, 978-2366720228

VIGNES Pierre et Délia, L’Herbier des plantes sauvages, Larousse, 978-2035857101

Aujourd’hui, nous avons envie de vous raconter les plantes d’une autre manière. Zoom sur la théorie des signatures ! Vous verrez que cette théorie attise l’imaginaire et montre à quel point la nature a toujours fasciné les hommes !

Selon la théorie des signatures, certaines plantes signeraient par leur apparence, l’organe pour lequel elles soigneraient le mal, que ce soit par leur forme ou leur couleur.

La théorie des signatures a souvent été appliquée aux plantes médicinales, Paracelse, médecin, astrologue et alchimiste Suisse du 16e siècle en a résumé le principe par cette formule : similia similibus curantur « les semblables soignent les semblables ».

© R.M.N./H. Lewandowski Prétendu portrait du médecin Paracelse (1493-1541) Flandres R.F. 1730

 

Cette théorie a finalement été abandonnée au 18e siècle, faute d’arguments scientifiques.

Aussi passionnants qu’étonnants, les rapprochements ainsi faits peuvent s’avérer bien utiles. Quoique parfois farfelus, ils nous éclairent sur les étymologies botaniques et peuvent constituer de bons moyens mnémotechniques. L’observation des végétaux prend alors un sens nouveau et attise la curiosité.

 

Que veulent nous dire les plantes ?

La pulmonaire, Pulmonaria officinalis

Si vous vous promenez dans le sous-bois ou dans le jardin pédagogique près du bassin, vous découvrirez une plante tachetée de blanc qui s’étale à la mi-ombre pour offrir de jolies fleurs violettes au printemps. C’est la pulmonaire, Pulmonaria officinalis. Mais pourquoi ce nom ? Selon la théorie des signatures, on aurait déduit que sa feuille, similaire par sa forme à un poumon, soignerait les maux pulmonaires !

La vipérine

La vipérine, dont on a déjà parlé ici, aurait la faculté de guérir les blessures venimeuses, faculté suggérée par les petites langues bifides qui jaillissent des fleurs.
On la retrouve un peu partout dans le parc puisque ses graines volatiles se disséminent très facilement dans l’espace.

Le coqueret du Pérou

Les fruits de l’amour en cage, la Physalis Alkekangi, pourraient ressembler à une vessie, lui donnant des vertus diurétiques. Vous apercevrez le coqueret du pérou, une variété de physalis dans le potager de l’entrée Jeanne d’arc.

On peut encore citer bien d’autres analogies issues de la théorie des signatures :

  • Le lamier Blanc (l’ortie blanche) favoriserait la lactation.
  • Sous la coquille de la noix se dissimuleraient deux hémisphères identiques au cerveau humain.
  • La coupe de la tomate l’identifierait, avec sa couleur rouge, aux cavités cardiaques.
  • Les rondelles de carottes nous observeraient comme des iris…

Nos potagers prennent tout de suite une nouvelle dimension !
L’anthropomorphisme a toujours suscité un certain trouble, l’exemple le plus parlant étant la racine de la fameuse Mandragore.

Cette curieuse théorie aura eu le mérite de concourir au développement d’une meilleure connaissance des végétaux et de leurs bienfaits !

 

Sources

http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Denizot2006.pdf

 

 

 

 

 

 

Vous souvenez-vous de notre chère Astragale à feuilles de réglisse ?
On en a déjà parlé ici !  Cette semaine nous avons bichonné les bulles de conservation de nos astragales. Par fauchage à l’intérieur, par désherbage manuel à l’extérieur.

 

 

L’astragale a son garde du corps : la santoline

Les couronnes de Santolines, Santolina chamaecyparissus, sont des barrières végétales qui ont été plantées sur les pourtours des bulles de conservation pour limiter l’accès vers les plants d’Astragales situés en contrebas. Ces couronnes jouent parfaitement leur rôle de protection tout en offrant aux visiteurs ce parfum camphré si particulier, caractéristique de cette vivace aromatique.

Capitales, les bulles de santoline ont été nettoyées à la main, puis elles ont été taillées pour conserver l’aspect naturel de cette couronne argentée.

Couronne de santoline avant intervention

 

Entretien manuel de la couronne

 

Une bordure termine l’ouvrage pour faciliter l’entretien du gazon dans une zone ouverte au public (toujours curieux de voir évoluer la fameuse Astragale à feuilles de réglisse !).

L’astragale bénéficie de deux fauchages et désherbages par an

Chaque année nous procédons à un fauchage d’automne dans le centre de chaque bulle. Les graines d’astragales ayant terminé leur cycle pour retomber sur place, l’ensemencement est assuré.
La surface est fauchée à une dizaine de centimètres, et les déchets sont exportés manuellement vers les zones de compostage du parc.
Une prochaine fauche interviendra au printemps pour casser la croissance des indésirables qui se développent plus rapidement que notre protégée, comme le panais. Coupées dans leur élan printanier, elles seront affaiblies, leur développement, atténué, leur floraison coupée.
Avec cette technique : pas de fleurs, pas de graines, pas d’ensemencement. Le développement des plantes concurrentes est fatalement limité.

De l’importance de l’exportation des déchets

L’exportation des déchets est essentielle pour maintenir un sol pauvre, davantage propice à l’extension de l’astragale. Sans exportation, la décomposition des matières organiques issues des coupes enrichirait le sol et des plantes indésirables coloniseraient à leur tour le site. Cela serait néfaste pour le développement de l’astragale, végétal qui a besoin de place pour s’étaler et grimper en hauteur : il faut se battre pour affirmer sa présence sur le territoire et ne pas encourir le risque d’être étouffée par la concurrence !
L’exportation des déchets est l’une des innombrables méthodes de culture utilisées pour jouer sur la richesse du sol en évitant les produits phytosanitaires.

Ces techniques d’entretien témoignent de la gestion particulière du parc du Louvre-Lens, une méthode douce et non agressive pour le sol et pour la faune locale. Nos pratiques n’ont pas d’impact sur la vie du sol, la biodiversité est préservée.

Rendez-vous au printemps pour assister au réveil de l’astragale à feuilles de réglisse, la reine de notre parc ! 

Travailler dans un parc, c’est adapter sa gestion du site en fonction des saisons. L’automne étant bien installé, avec ses températures douces et une pluie régulière, c’est le moment le plus favorable à l’engazonnement. Quelques années auparavant, les semis de gazon s’effectuaient également au printemps mais les sécheresses de plus en plus fréquentes en avril /mai peuvent nuire au succès de ces travaux.

Les zones engazonnées sont limitées dans notre parc:

  • aux abords directs du musée
  • aux zones dédiées au public
  • aux tracés des allées entre les prairies fleuries et du sous-bois, entre les différentes clairières

Cette semaine nous sommes intervenus sur une zone en particulier : le pourtour du Pavillon de verre.  Le Pavillon de verre est un espace d’exposition totalement vitré qui communique avec l’extérieur, invitant le regard à se poser au loin, sur une grande plaine engazonnée puis fleurie.

Les artistes exposant dans cet espace aiment jouer avec cette ouverture sur la nature en s’appropriant le paysage, à  l’instar de Françoise Pétrovich à l’automne 2018 ou d’Hicham Berrada au printemps 2019. Le parc est l’écrin du musée !

Françoise Pétrovich, Tenir, octobre 2018

 

Hicham Berrada, Paysages générés, juin-sept 2019

Pourquoi travailler le gazon l’automne ?

Le climat est plus favorable, que ce soit en termes de température ou d’humidité. Les semences vont ainsi germer rapidement tandis que les racines s’assureront un bon ancrage dans le sol. La germination, qu’on appelle aussi « levée », sera régulière et la concurrence avec d’autres végétaux sera réduite. En effet ces derniers sont moins vigoureux à cette période de l’année, avec la baisse de la luminosité et la diminution des températures.

Il faut savoir qu’un jeune gazon exposé au froid hivernal se renforce et reprend de la vigueur dès les premiers jours de printemps, puisque son système racinaire est déjà bien développé.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons effectué un regarnissage, nous avons retravaillé une zone engazonnée qui avait un peu souffert le long des massifs.

 

Les différentes étapes :

1 : Le griffage du sol en surface
On retire d’abord les obstacles comme les pierres et plantes indésirables.  Ensuite, on griffe les trous formés dans le gazon existant et on casse les mottes au croc avant de niveler le sol pour obtenir une surface bien plane.

: La pose d’un cordeau
On pose un cordeau en longeant le bâtiment, puis on taille la bordure du massif à la bêche, en biais, pour tracer un sillon.

3 : Le semis du filet
On sème les graines dans le sillon, en les laissant « filer » entre le pouce et l’index : le but est la formation d’une bordure engazonnée dense et nette.

4 : Semis du contre filet
On sème les graines dans la zone qui sépare le filet du reste du gazon. Dans la création d’un gazon neuf, le contre filet est un espace densifié pour renforcer les contours du gazon, dans notre cas, nous voulions harmoniser les densités des deux gazons en comblant les manques dans le gazon existant.

5 : Le passage du rouleau
Passer le rouleau permet de plaquer les graines au sol et de s’assurer une meilleure « prise ».

Nous avons eu la chance d’être au diapason avec la météo puisque la pluie a terminé le travail ! Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à la germination.

 

Dans notre parc un Saule Marsault (Salix caprea) apporte une touche bucolique au bassin : avez-vous déjà pu contempler son reflet sur les eaux ?

Le Saule Marsault – Branche arrachée

Au-delà de l’agréable point de vue qu’il offre, cet arbre mort est ce qu’on appelle un chablis :  un déracinement naturel dont les causes sont multiples comme le vent, la vieillesse, la pourriture ou un mauvais enracinement.
Trop souvent et à tort, les arbres morts ou couchés sont jugés inutiles et sont éliminés. Nous avons préféré le conserver, en prenant les précautions d’usage pour assurer la sécurité des visiteurs.
Ainsi, nous avons  sécurisé la zone en retirant la branche qui écrasait la clôture des ruches, puis nous l’avons découpée en rondins que nous avons positionnés pour caler le tronc incliné toujours vivant et permettre la poursuite du cycle naturel.

L’arbre mort : un maillon essentiel de la biodiversité

L’arbre mort debout ou couché au sol va abriter une succession de communautés animales, bactériennes et fongiques, partie intégrante de la biodiversité forestière :

  • En tant qu’habitat dans son écorce pour les insectes, dans ses cavités pour les chouettes ou les chauves-souris ou comme surface de colonisation des lichens
  • En tant que source de nourriture pour les insectes et les champignons
  • En source d’humus, la couche supérieure du sol créée, entretenue et modifiée par la décomposition de la matière organique, principalement par l’action combinée des animaux, des bactéries et des champignons du sol.

La nature ne produit pas de déchets

La deuxième vie de l’arbre commence, l’arbre couché reprend de la vigueur et accueille oiseaux et petits mammifères, un arbrisseau se profile déjà entre les racines à ciel ouvert, il se nourrira de l’humus de l’ancien tronc décomposé par les insectes et les champignons.
La nature ne produit pas de déchets, chaque élément, comme les arbres, fait partie d’un tout et a une fonction. Ce qui sort de la terre retourne à la terre, et nous, jardiniers, sommes les gardiens  de cet équilibre.

Dans le cadre particulier de notre Musée-Parc, on peut dire que la gestion de cet arbre s’apparente à du Land Art, l’art éphémère du paysage qui nous rappelle de jouir de la beauté de l’instant !

Le Saule Marsault, vue d’automne

 

Intimement convaincus de la nécessité de protéger chaque espace écologique pour assurer le maintien de la biodiversité, nous essayons d’être inventifs pour aménager au mieux chaque parcelle.

Une visite a fait germer une idée d’aménagement : créer une zone refuge sur le bassin spécialement pour les canards.
Objectif : sauvegarder leur intimité dans un lieu de fort passage.

 

De l’importance de bien connaître les caractéristiques de ses espaces

Le parc abrite de nombreuses ressources. Pourquoi ne pas les exploiter ? Nous avions justement récupéré de nombreuses branches de saule lors de la taille hivernale de nos arbustes. Il se trouve que la bouture de saule est souple et très facile à manipuler si elle a été préalablement trempée dans l’eau. Un matériau de choix pour notre projet que nous imaginions tel un îlot végétal flottant sur le bassin.

 

Entre écologie et Land art

Nous avons donc utilisé des perches de saules pour la base, du lierre à la surface et des bouteilles d’eau vides pour la flottaison. La structure est ancrée par un poids au fond du bassin, avec assez de mou pour se laisser bercer par les flots. Cette structure végétale autonome continue d’évoluer au contact de l’eau et devient le refuge spontané de la faune. Elle se consolide au gré du courant… et fait le bonheur de nos 5 colverts qui peuvent s’y reposer !

 

Il a fallu donné de notre personne et toute l’opération de mise à l’eau a été scrutée par nos amis à pattes palmées…

Notre petite structure vogue désormais à travers flots et accueille… des poules d’eau ! 🦆🦆🦆

 

Nous pourrions nous imaginer discuter, dans le futur, de la disparition des abeilles comme on évoque celle des dinosaures. À une différence près : si les abeilles disparaissent totalement, il n’y aura probablement plus d’hommes pour pouvoir en parler. L’effondrement total des colonies d’abeilles domestiques et sauvages, que nous subissons actuellement, modifierait fondamentalement notre paysage.

 

Une abeille vient butiner la roquette du parc, au niveau du Grand Cavalier Nord

 

La nature est un tout, chaque individu, aussi petit soit-il, possède un rôle essentiel pour garantir l’équilibre de notre environnement. En bousculant cet équilibre, l’activité humaine met en danger l’écosystème. Dans notre parc, sur un sol rendu d’abord infertile et inhospitalier par l’extraction minière, l’abandon de cette activité a permis une réinstallation spontanée de la végétation. Année après année, la nature reprend ses droits.

Favoriser la biodiversité végétale et animale

L’implantation de ruches à la lisière du bois pionnier, à proximité du bassin, avait pour objectif d’accompagner et d’accélérer le processus de colonisation du site en valorisant la biodiversité végétale et animale. Tous les facteurs sont réunis pour leur bien-être au sein du parc : de l’eau, une diversité végétale et des zones de prairie en fauchage tardif.

Pourquoi installer des ruches ?

  • En France plus de 30% des colonies d’abeilles disparaissent chaque année
  • Les abeilles assurent la pollinisation et la biodiversité
  • Toutes les graines et tous les fruits sont essentiels pour perpétuer les espèces végétales
  • Graines et fruits nourrissent de nombreuses variétés d’insectes, d’oiseaux et de mammifères
  • La présence des ruches à proximité du potager pédagogique et du verger augmente de 20% la productivité légumière et fruitière. Sans compter que la qualité des récoltes est améliorée.

Les prairies du Parvis Nord du parc : le garde-manger des abeilles !

Nos conseils :

Zéro phyto

Ces produits sont nocifs aussi bien pour nous que pour les insectes.

Installation d’hôtels à insectes

Ils contribuent à protéger nos espèces sauvages locales et les prairies.

Et surtout, plantons des fleurs !

Jardins, balcons, toitures, potagers, en ville ou à la campagne, les abeilles se contentent de tous les coins de nature. Alors n’hésitez pas !

 

Les ruches du parc, situées à la lisière du bois pionnier

 

Sources :

https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/quels-services-nous-rendent-abeilles-et-autres-pollinisateurs

9Le musée-parc du Louvre-Lens met tout en œuvre pour préserver son patrimoine naturel, en appliquant des techniques respectueuses de l’environnement (pratiques durables) et de la vie qui se développe sur le site.

En tant que jardiniers, nous sommes les garants de la biodiversité du parc. La diversité des êtres vivants végétaux ou animaux dépend des choix et méthodes de gestion des espaces. Ainsi la pratique durable, en harmonie avec le site,  a été privilégiée : c’est ce qu’on appelle la gestion différenciée. Cela implique que nous n’appliquons pas le même procédé partout, ni la même intensité, chaque action étant le fruit d’une réflexion.

À chaque zone sa spécificité

Gazon VS prairie

Sur les 20 hectares du parc, de grandes zones de plaines côtoient le bois pionner. Les zones engazonnées existent mais ne sont pas dominantes. Un gazon est une monoculture taillée régulièrement  réduisant drastiquement la vie potentielle. Les espaces tondus court sont limités aux zones d’accès principales et celles utilisées pour la circulation lors des ballades, des pique-nique ou des activités au sein du parc.

Les grands espaces sont ainsi gérés selon leur destination d’exploitation. De grandes plaines engazonnées ont entretenues régulièrement pour garder une hauteur de coupe adéquate, mais si aucune activité extérieure n’est prévue les fleurs recouvrent l’espace : pâquerettes, trèfles et lotiers corniculés font la joie des insectes butineurs. Régulièrement une coupe d’entretien est pratiquée en alternance entre les parcelles pour garder une réserve et un refuge pour les insectes.

Les prairies fleuries, paradis pour les insectes et les petits animaux

Des prairies fleuries ont été semées pour attirer encore plus d’insectes mais aussi de petits animaux. L’été, au son des criquets, des nuées de papillons, d’abeilles et de bourdons s’affairent. La faune locale se déplace dans ce petit corridor écologique à couvert et peut rejoindre le bois ou les abords du parc. L’humidité est maintenue au sol et permet le développement du couvert végétal. Les graines des fleurs enrichissent la crypto-banque du sol et servent de garde-manger hivernal aux oiseaux.

Les vertus du fauchage raisonné

Le fauchage est effectué en fin d’hiver, pour laisser la place aux futures plantules, les déchets sont exportés pour garder un sol pauvre propice à la biodiversité végétale.
Les promeneurs déambulent dans un parc vivant et fleuri et des bancs placés les jolis panoramas qu’ils offrent permettent à chacun de faire une pause, d’écouter la mélodie de la nature.
Nous prenons plaisir à échanger sur notre méthode de gestion, votre curiosité, vos interrogations et votre implication enrichissent notre quotidien. N’hésitez pas à nous solliciter !

Définitions

Gestion différenciée :

La gestion différenciée (parfois qualifiée de gestion harmonique, gestion raisonnée durable, gestion évolutive durable, et même de gestion raisonnable) est une façon de gérer les espaces verts en milieu urbain qui consiste à ne pas appliquer à tous les espaces la même intensité ni la même nature de soins.