L’EMPIRE DES ROSES
Chefs-d’oeuvre de l’art persan du 19e siècle
Le musée du Louvre-Lens présente la toute première rétrospective en Europe continentale consacrée à l’art fastueux de la dynastie des Qajars. Peintures, dessins, bijoux, émaux, tapis, costumes, armes d’apparat, photographies… l’exposition temporaire présente plus de 400 œuvres, dont une grande partie est présentée en exclusivité mondiale.
Une visite immersive dans les salles d’un opulent palais qajar
Passionné d’histoire de l’art, le designer Christian Lacroix a imaginé la scénographie de l’exposition comme une déambulation à travers les salles d’un opulent palais qajar.
Pour entrer dans la galerie, le visiteur franchit la triple arcade d’une porte monumentale inspirée de l’architecture traditionnelle iranienne . À l’intérieur de la galerie d’exposition, la succession des salles est inspirée du château de plaisance de Souleymanieh, construit par Fath Ali Shah.
Les salles sont regroupées en quatre modules architecturaux, séparés entre eux par des ruelles intérieures. Ces modules correspondent aux quatre grandes sections de l’exposition.
Un univers marqué par les couleurs emblématiques de l’art qajar
Le bleu, le rouge, le vert et le jaune prédominent et caractérisent l’art persan du 19è siècle mais également l’univers de Christian Lacroix. Chaque module décline ainsi les tons d’une même couleur. Certains murs sont parés de soie et une allée recouverte d’un tapis dessiné par le créateur, qui évoquent la somptuosité des productions textiles de la dynastie iranienne.
En contraste, des chaises de style Napoléon III et des vitrines d’exposition du début du 20e siècle rappellent que les derniers souverains qajars furent influencés par l’art du Second Empire.
L’art de la dynastie qajare, un art somptueux et pourtant méconnu
De 1786 à 1925, les brillants souverains qajars régnèrent sur l’Iran. Originale et surprenante, la création artistique de cette époque est particulièrement riche et foisonnante, stimulée par une production de cour extrêmement virtuose.
L’étude de cette période de l’Histoire iranienne par les spécialistes de l’art islamique est récente. Il s’agit pourtant d’une période charnière, aujourd’hui considérée comme une référence majeure pour les artistes iraniens contemporains.
La dynastie des Qajars en quelques dates
En 1786, Agha Muhammad, un général d’armée, eunuque et chef de tribu, parvient à s’emparer du pouvoir et s’installe dans une petite bourgade dont il fait sa capitale : Téhéran. Après son assassinat en 1797, son neveu Fath Ali Shah monte sur le trône. La dynastie des Qajars se met alors en place et, avec elle, s’ouvre un 19e siècle mouvementé, sur le plan tant politique qu’artistique. Six souverains se succèdent jusqu’à Ahmad Shah, destitué en 1925 par Reza Khan, qui fondera la dynastie Pahlavi.
Une production artistique foisonnante et innovante
Durant cette période, le développement artistique d’une production destinée à la cour met à l’honneur les techniques traditionnelles de l’art iranien. Peinture, verrerie, art du métal ou calligraphie sont portés à un haut degré d’excellence.
Parallèlement, de nouvelles techniques font leur apparition, dont la photographie, qui joue un rôle fondamental dès son introduction dans les années 1840. Si les grandes thématiques iconographiques demeurent, les styles changent considérablement et marquent en profondeur l’art iranien.
Le parcours de l’exposition : l’art qajar au service des souverains
L’exposition permet de cerner l’importance des productions artistiques de la dynastie qajare en mêlant mise en perspective historique et oeuvres d’art représentatives de l’époque.
- Section introductive : sur les pas de quelques voyageurs européens
Cette introduction met notamment en lumière les dessins, relevés, peintures et ouvrages du peintre Jules Laurens et de l’architecte Pascal Coste. Ces voyageurs sont à l’origine de l’essor des études européennes sur l’art et l’architecture persans au 19ème siè - Deuxième section : panorama culturel de la période qajare
Cette section s’ouvre sur une galerie de portraits des différents souverains qajars. Elle révèle ensuite les liens étroits entre la dynastie persane [lien vers L’art de la dynastie qajare, une histoire d’excellence méconnue] et ses homologues européens au début du 19ème siècle. - Troisième section : les arts de la cour et leur codification selon une esthétique propre à la dynastie qajare
Panneaux de céramique, grandes peintures à l’huile, tapis, bijoux, costumes et instruments de musique jalonnent cette partie de l’exposition et évoquent l’enjeu politique de l’art qajar. En effet, les Shahs d’Iran, eux-mêmes artistes, ont savamment utilisé leur image et façonné un nouvel écrin à leur pouvoir parfois contesté. - Dernière section : les artistes iraniens, l’évolution de leur statut au cours du siècle, leur rencontre avec la Modernité.
Cette dernière section met en exergue la recherche d’excellence des artistes iraniens dans la matrice des techniques traditionnelles. Pour répondre aux demandes des shahs, fascinés par les innovations européennes, les artistes iraniens ont révolutionné l’art persan. Cette section est marquée par des œuvres d’art exceptionnelles, telles qu’un immense candélabre en cristal de Baccarat.
Pour aller plus loin
Autour de l’exposition, le musée du Louvre-Lens vous propose des conférences et colloques sur l’art iranien. Des thématiques animées par des experts de l’art islamique.
Découvrez la programmation complète
Commissariat
Commissaire : Gwenaëlle Fellinger, conservateur du patrimoine, département des Arts de l’Islam du musée du Louvre.
Commissaire associée : Hana Chidiac, responsable de l’unité patrimoniale Afrique du Nord et Proche-Orient du musée du quai Branly – Jacques Chirac.
Merci aux mécènes de L’Empire des roses
Cette exposition a été rendue possible grâce au soutien exceptionnel de la Fondation Crédit Mutuel Nord Europe et de la Fondation Total.
En partenariat avec la Maison Lelièvre pour les soieries d’ameublement, et avec le groupe Sanef.
L’exposition ainsi que la conférence qui l’accompagne, bénéficient de l’aide généreuse du Fonds Élahé Omidyar Mir-Djalali institué par le Roshan Cultural Heritage Institute, au sein du fonds de dotation du musée du Louvre.
En partenariat média avec Télérama, La Croix, La Voix du Nord, Le Soir, France 3 Hauts-de-France et Arte.