Jessa : portrait d’un jardinier
Quatre jardiniers prennent quotidiennement soin du parc du Louvre-Lens. Aujourd’hui, nous vous présentons Jessa, la force tranquille de l’équipe.
Jessa affûte ses outils pour un travail de précision, qu’il affectionne particulièrement. Les gestes sont sûrs et francs, l’œil implacable. Vous l’apercevrez prendre du recul le long de la Galerie du temps : il observe longuement et vérifie avec soin que la bordure du massif de cent mètres de long ne dévie pas. Des proportions démesurées pour un musée hors du commun ! Jessa sait que le hall totalement vitré offre cette perspective vertigineuse. Il pense à ce visiteur qui posera son regard sur ce long massif, scandé d’achillées.
L’art de cultiver : un héritage familial
La terre l’a vu grandir et l’a fait grandir. Quand il lève les yeux pour observer les terrils jumeaux, il pense au flan du volcan qui nourrit encore aujourd’hui sa famille, à sa mère, au milieu des cultures. Fils de maraîchers, c’est en Martinique, qu’il a appris les gestes et la technique. Apprendre à ses côtés est un plaisir, certes il faut suivre la cadence, c’est un marathonien dans son exercice mais sa méthode et son sens pratique nous bluffent toujours !
Souvent concentré sur sa tâche il est peu loquace, mais demandez-lui de parler de l’exploitation familiale et son visage s’illuminera pour vous conter son amour de la terre.
On aime le taquiner Jessa. Pourquoi ? Simplement pour entendre son éclat de rire résonner dans le parc.
La chorégraphie millimétrée d’un jardinier
Les canapés ou « assis-debout », sont les talus végétalisés imaginés par l’architecte paysagiste Catherine Mosbach. Ils sont destinés à accueillir les visiteurs pour une petite pause détente aux abords des entrées du musée. Leur entretien demande une grande dextérité. Tout en minutie, Jessa répète inlassablement la même chorégraphie. Un style incomparable. Avec une débroussailleuse en guise de cisailles, il devient sculpteur du vivant. Toujours le même rituel, le même sens, la même inclinaison pour qu’aucun brin d’herbe ne retombe ou ne se redresse. Ces canapés sont une prouesse technique et c’est l’occasion rêvée pour un jardinier tel que lui de montrer toute sa dextérité.
Un atout pour nos potagers
Dans les potagers, chaque jardinier apporte son expérience et sa touche personnelle. Jessa nous transmet les secrets des techniques maraîchères familiales, et nous invite à redécouvrir des saveurs que l’on croyait connaître. Les mêmes légumes sont consommés différemment, comme les branches de céleri rave qui sont consommées en partie, le temps que la racine arrive elle-même à maturation.
Un adepte des bonnes infusions qui réchauffent durant les travaux d’hiver !
Il aurait été dommage de vous priver de sa fameuse infusion, incomparable pour se réchauffer en cette période hivernale ! Et en thé et en infusions, il s’y connaît, c’est l’une de ses passions ! Avant de révéler l’une de ses recettes préférées, voici quelques ingrédients phares de ses décoctions :
- Le gingembre. Cette racine médicinale s’utilise et se consomme depuis l’Antiquité en Orient. Son goût bien particulier et son piquant aident à réchauffer et stimuler l’organisme de manière naturelle, tout en accélérant le métabolisme.
- La cannelle. Elle s’avère être un antidépresseur efficace et améliore aussi la mémoire, la concentration et la vigilance. Elle diminue les symptômes de surmenage.
- Le bois d’inde. Son appellation proviendrait d’une petite anecdote liée à Christophe Colomb qui croyant se trouver en Inde, aurait ainsi baptisé cet arbuste aux senteurs envoûtantes. En décoction, ses feuilles sont excellentes pour combattre la toux, le rhume, la grippe, la fièvre et les douleurs abdominales.
La recette de Jessa
- Faites chauffer 350 ml d’eau
- À ébullition, ajoutez 15g de gingembre et 1 bâton de cannelle (10g de bois d’inde peuvent remplacer le bâton de cannelle)
- Patienter 15 minutes.
- Ensuite, laissez refroidir votre décoction et filtrez-la.
À consommer le jour-même.