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Voyons la vie en couleurs !

Audrey vous propose de remettre de la couleur sur les statues antiques…

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Type d'activité

Coloriage

Pour qui ?

  • Pour les jeunes (dès 10 ans)

Temps requis

30 minutes environ

Matériel nécessaire

  • Les visuels imprimés
  • De la couleur : peinture, feutres, crayons de couleur, crayons gras… au choix !

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Aujourd’hui, lorsque nous nous promenons dans la Galerie du Temps, nous pouvons voir de nombreuses statues d’une blancheur immaculée. Mais saviez-vous qu’il n’en a pas toujours été ainsi ? Autrefois, ces sculptures étaient colorées. Très colorées !

On dit alors qu’elles étaient polychromes. Le mot « polychromie » vient du grec ancien « polus » (“ πολυ ́ς “ : plusieurs, beaucoup) et « chrôma » (“χρω ̃μα” : couleur).

La polychromie est une application de couleurs à une sculpture grâce à la peinture ou à un assemblage de matériaux de différentes couleurs. Les couleurs étaient nombreuses et leurs composants l’étaient tout autant : ocres (rouge et jaune), noir de carbone, bleu égyptien, lapis-lazuli, blanc de plomb, azurite, malachite, terres vertes (pour les Romains), cinabre, garance, feuilles d’or ou d’étain… Parfois, nous pouvons nous étonner de l’absence d’éléments sur la sculpture : le bouclier n’a pas de poignée, les sandales n’ont pas de lacets, les yeux sont absents… C’est parfois parce que ces parties de la sculpture étaient peintes par le peintre, ou même fabriquées dans des matériaux différents (pâte de verre colorée, cuivre, argent, bronze…) et ont aujourd’hui disparu!

Il est difficile de savoir à quoi ressemblent les sculptures peintes dans l’Antiquité. Les chercheurs émettent des hypothèses. Toutefois, l’utilisation de la couleur sur les sculptures semble avoir plusieurs objectifs. Pour les Grecs, mettre en couleur c’est donner de l’énergie, un souffle, du mouvement… C’est insuffler la vie ! Il semblerait toutefois que ce ne soit pas réellement dans un souci de réalisme que les sculptures sont peintes, mais plutôt pour reconnaître les personnages : la couleur permet de connaître son genre, son statut social, son origine ethnique. La polychromie permet aussi de capter le regard en mettant en avant la sculpture colorée, la détachant de ce qui l’entoure. La perte des couleurs des sculptures antiques suppose donc que nous ne pouvons pas en comprendre entièrement le sens, les rendant plus mystérieuses…  Si vous êtes curieux, il est possible de voir de nombreuses propositions de polychromie sur l’internet : l’une des plus célèbres est certainement la sculpture d’Auguste Prima Porta (Rome, musée du Vatican).

Aujourd’hui, faisons preuve d’imagination !

Les sculptures antiques étaient très colorées, les couleurs étaient vives, les contrastes très élevés et la part belle était faite au bleu et au rouge. Ainsi, grâce à des analyses, nous savons que la sculpture de Jupiter visible dans la Galerie du Temps comportait du vert sur le foudre, et du rouge sur la cape. Eh oui ! Les taches marron que nous pouvons voir ne sont pas de la saleté mais bien des restes de polychromie ! La polychromie a été longtemps employée, jusqu’à l’époque moderne où elle a été abandonnée petit à petit.

C’est pourquoi nous vous proposons d’imaginer à quoi ressemblaient Jupiter, Marc Aurèle et la Vierge à l’enfant issue d’une léproserie lorsqu’ils étaient parés de toutes leurs couleurs !

Avant de vous lancer, observez bien votre personnage. Comment le visualisez-vous ? Brun ? Blond ? N’oubliez pas ses yeux ! Sont-ils bleus ? Verts ? Concernant le costume, si vous utilisez des crayons de couleur, vous pouvez essayer de marquer les plis en appuyant plus ou moins sur votre crayon : cela formera des ombres. Une fois votre personnage terminé, n’hésitez pas à nous envoyer une photo du résultat !

Et pour bien finir, petite présentation de nos trois divinités pour les curieux…

Rome ?, Italie Jupiter, roi des dieux romains, portant le foudre et accompagné de l’aigle Vers 150 après J.-C. Marbre Photo © 2006 Musée du Louvre et AFA / Daniel Lebée et Carine Deambrosis

Jupiter est le roi des dieux romains.

Maître des cieux, il est reconnaissable à ses deux attributs : le foudre qu’il tient à la main et l’aigle posé à ses pieds. Il correspond à Zeus chez les Grecs. Il est probable que cette sculpture ait été faite pour un temple qui lui était dédié. L’arrière de la sculpture est moins travaillé, signifiant que la sculpture était probablement placée dans une niche.

Si Jupiter est représenté nu, ce n’est pas parce que l’on vivait nu à Rome ! Au contraire, il était hors de question de se promener nu comme un ver dans les rues ! C’est parce qu’il incarne ce que les historiens de l’art appellent le « nu héroïque ».

Les dieux et les héros sont souvent représentés nus afin de les distinguer du reste des mortels, de montrer leur force et leur puissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

Empereur vêtu d'une armure et s'adressant à la foule le bras levé

Rome ?, Italie
Marc Aurèle, empereur romain (161-180 après J.-C.)
Vers 160 après J.-C.
Marbre
© Photo : RMN-GP (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau

Marc Aurèle est un empereur romain de 161 à 180 après J.-C. et un philosophe stoïcien.

Cette statue, que les romains appelaient « statua pedestris » (représentation d’une personne debout) est une représentation assez classique des empereurs romains, instaurée par Auguste, fils adoptif de Jules-César et premier des empereurs romains. Représenté en « imperator », Marc Aurèle porte une cuirasse, et un manteau pourpre sur l’épaule gauche appelé « paludamentum », le manteau des généraux et des empereurs. La main droite levée, il s’adresse à son armée, il est en train de haranguer : c’est l’ « adlocutio ». Son geste révèle l’autorité innée de l’empereur. Sa cuirasse comprend des ornementations dont un masque de Gorgone (monstre mythologique à la chevelure de serpents) en son centre. En-dessous, deux candélabres, deux griffons (créature fabuleuse à tête d’aigle et corps de lion) affrontés et une palmette inversée complètent le décor. Une multitude de têtes coupées (monstres, hommes et animaux) est présente sur les pans. Il porte la « subarmalis », vêtement rembourré porté sous l’armure, à une seule rangée de lambrequins terminés par des franges. Cette statue véhicule plusieurs messages. Le premier est que l’empereur est le « primus inter pares », le premier entre ses pairs. La cuirasse quant à elle, en plus de symboliser le pouvoir militaire, symbolise les qualités de l’Empire que l’empereur défend. Les Romains représentaient rigoureusement les traits de leurs empereurs. Ici, on reconnaît un homme de quarante à cinquante ans, avec une chevelure bouclée, portant la barbe et ayant des yeux légèrement exorbités. Pour les Romains, seule la tête permet de montrer l’individu alors que le corps montre la fonction et/ou le rang social du personnage grâce aux vêtements et attributs, ainsi que la couleur qui leur était donnée. Le visage de l’empereur incarne ici une certaine forme de calme, mais les sourcils semblent montrer le souci : le règne de Marc Aurèle n’a pas été serein. Si la paix était assurée en grande partie à l’intérieur de son empire, plusieurs brèches existaient sur ses frontières (peuples germaniques, etc.) La dimension philosophique est aussi présente à travers la barbe. Philosophe stoïcien, Marc Aurèle a écrit Pensées à moi-même dans lesquelles il décrit sa pensée philosophique. S’il y en a une à retenir, c’est l’idée que l’homme doit réfléchir profondément avant d’agir et toujours placer le mieux-être de sa cité en premier.

Si Marc Aurèle n’a pas toujours suivi ses propres principes, il aura, dans sa politique, toujours été conseillé, notamment sur le plan militaire. Ainsi, la position de son épée semble montrer la mesure de l’empereur, sa réflexion avant l’action. Il montre, comme Auguste avant lui, qu’il n’a pas besoin de la force pour s’imposer (l’attitude non-guerrière est volontaire).

Nevers, France Vierge à l’Enfant, provenant d’une léproserie Vers 1350-1375 Pierre calcaire polychrome © RMN-GP (musée du Louvre) / Tony Querrec

Cette sculpture provient de la léproserie Saint-Lazare de Nevers. Les léproseries sont destinées à accueillir les malades atteints de la lèpre.

Il s’agit donc d’un dispositif d’assistance aux malades, mais les pauvres pouvaient aussi y trouver de l’aide. Les léproseries étaient des établissements ecclésiastiques, c’est-à-dire fondés et administrés par l’Église.

Au 14e siècle, les sculptures de la Vierge insistent sur son caractère maternel, comme on peut le voir ici, le regard doux et un léger sourire aux lèvres. Son fils est assis sur sa main, davantage représenté comme un adulte miniature qu’un jeune bambin. Cette représentation n’est pas rare au Moyen Âge. Assise sous un dais, elle est vêtue d’une robe bleue et d’un manteau rouge, habits qui lui sont traditionnellement associés et dont on voit encore quelques traces. La couronne qu’elle porte sur sa tête lui a été donnée par Dieu le Père ou le Christ après l’Assomption pour qu’elle devienne reine des cieux. Les textes canoniques (textes conformes aux canons, c’est-à-dire aux règle de l’Église) n’en parlent pas, ce couronnement est relayé dans la Légende dorée de Jacques de Voragine et dans l’Apocalypse selon saint Jean.

Le décor autour de la Vierge montre que cette sculpture faisait partie d’un ensemble architectural gothique. Le dais sous lequel elle trône rappelle les voûtes gothiques sur croisée d’ogive. Les trilobes, qui ressemblent à des trèfles à trois feuilles, sont des éléments récurrents du décor, et ceux placés à derrière la Vierge semblent représenter une rosace, rappelant les vitraux des églises et cathédrales. Les motifs floraux achèvent de parfaire ce décor.

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