Une œuvre en version monotype

L’estampe est très fragile et ne peut être exposée que pendant un court moment. Il s’agit d’un support organique (qui provient d’un organisme vivant). Il faut la conserver soigneusement et ne pas trop l’exposer à la lumière, l’humidité, aux écarts de température, à la pollution…

Mais cela ne nous empêche pas de (re)découvrir une des techniques de l’estampe en détournant les œuvres de la Galerie du Temps !

C’est parti pour le monotype !

Un mono… quoi ?

Un monotype ! C’est une image unique, dessinée sur verre, plexiglas, métal ou même carton. Pas besoin de graver, le résultat est obtenu par pression manuelle ou mécanique.

Pour cela, il faut vous munir d’un plat en verre (type plat à gratin). Si vous n’avez pas de plat dans vos tiroirs, ce n’est pas grave. Un cadre en verre de votre salon fera l’affaire !

Le choix du motif ou dessin sera la deuxième étape. Pour ce faire, vous pouvez aller voir les différentes œuvres de la Galerie du Temps et choisir celui qui vous plaît !

J’ai choisi de redessiner le dromadaire d’une coupe en céramique provenant d’Iraq. Le dromadaire est un animal très apprécié dans le monde islamique. Ici, il est représenté grâce à la technique du lustre métallique. Une technique qui se diffuse de l’Égypte et la Syrie vers l’Iraq au 9^e siècle. Une fois sèche, cette coupe en argile a subi une première cuisson après passage d’une glaçure blanche. Cet enduit, posé en surface, permet de durcir, d’imperméabiliser et d’orner la céramique. Le décor est ensuite appliqué avec de l’oxyde de cuivre et d’argent et sera incorporé à la glaçure lors d’une seconde cuisson en atmosphère dite réductrice, c’est-à-dire sans laisser entrer l’oxygène dans le four. Cette technique est difficile à réaliser et est également très coûteuse. Notre coupe au dromadaire appartenait sans doute à une personne riche et puissante !

Mais revenons à nos moutons… Ou plutôt à notre dromadaire !

1. Choisissez, selon vos ressources en tubes de peinture, la couleur du monotype et appliquez, au rouleau ou à l’aide d’une grosse brosse, l’acrylique sur la surface d’un plat en verre retourné.

2 – Commencez par reproduire le dessin avec un fin pinceau sur la peinture.

3 – Une fois le dessin réalisé, repasser avec un coton-tige afin d’enlever la matière sur le contour de l’animal. Il est important de bien enlever la matière car c’est ce qui permettra de percevoir le dessin sur le résultat final. Ici, la peinture extraite par le coton-tige correspondra au liseré blanc du dromadaire.

Pas de panique si vous n’avez pas de coton-tige, il suffit de prendre un outil pointu et de mettre au bout un petit morceau de mouchoir et ça fonctionne tout aussi bien !

4 – Maintenant place à l’impression ! Munissez-vous de votre feuille de papier. Positionnez la feuille au-dessus de la surface en verre peinte. Je préconise de placer délicatement la feuille et de ne plus la déplacer une fois celle-ci placée sinon vous risquez un décalage.

5 – Avec un rouleau à pâtisserie ou une cuillère en bois, il faut réaliser une pression pour que le motif s’imprime sur la feuille. N’hésitez pas à passer plusieurs fois et partout sur la feuille !

6 – Décollez délicatement la feuille du support et admirez le résultat !

Si vous avez bien observé, le motif s’imprime à l’envers. Si vous souhaitez avoir le motif du même côté, il suffit de commencer par dessiner, sur le verre, le dromadaire à l’envers !

Le monotype est une impression unique mais si vous êtes rapide, vous pouvez placer une deuxième feuille de papier et recommencer l’opération de presse manuelle. Il s’agira d’une impression avec moins de peinture que la première mais le résultat peut être tout aussi étonnant !

Conseil : laver rapidement votre support en verre avant que la peinture ne sèche.

Envoyez-moi les photos de vos productions et vos pistes d’amélioration, je serai très heureuse de les recevoir !