Musée fermé
Parc fermé
Fermer Plan de travail

L’art de la détente : une œuvre et un temps de méditation

S’inspirer d’une œuvre et inspirer à fond !

Panneau de revêtement mural : une assemblée de mystiques
Laëtitia vous propose de méditer un instant...

L’automne se termine doucement, l’hiver arrive, emmitouflé de journées courtes et parfois sombres. Le soleil se fait timide et nous avons grand besoin de cultiver la sérénité.

Le panneau mural que nous nommons « L’Assemblée des mystiques » nous offre une image édénique, une image de « calme, luxe et volupté ». C’est sans doute pour cela que Laëtitia Beck, professeure de yoga à Lens et dans ses environs, a souhaité vous proposer un temps de méditation en sa compagnie. Contempler cette œuvre, ses couleurs contrastées et lumineuses, c’est passer quelques minutes (ou plus) dans un bain de jouvence et d’émerveillement. Elle nous fait du bien, cette œuvre.

Le jardin formidable que nous contemplons, nous pouvons le mémoriser et le revoir mentalement chaque fois que le besoin s’en fait sentir. Il peut devenir une petite part de nous.

Par la méditation aux cailloux, Laëtitia vous amène justement à faire corps avec un paysage, à devenir successivement fleur, montagne, eau et espace et, ce faisant, à vous enraciner plaisamment dans l’instant présent.

Temps de visionnage : 12 minutes

 

Avez-vous regardé la vidéo ? Vous sentez-vous plus tranquille ?

Peut-être pouvons-nous alors contempler ensemble le panneau mural de l’Assemblée des mystiques afin d’en savoir plus à son sujet…

 

Iran
Panneau de revêtement mural : une assemblée de mystiques
Vers 1700-1800
Céramique à décor de lignes noires et de glaçures colorées
Musée du Louvre
© RMN-GP (musée du Louvre) / Thierry Ollivier

 

Ce panneau est un objet assez mystérieux ; nous ne savons pas exactement d’où il provient. D’Iran certes, mais de quelle région de ce beau pays ? On pense à Ispahan, splendide ville du centre de l’Iran… Nous pouvons à loisir rêver, imaginer le bâtiment que décorait cette composition d’un mètre vingt de hauteur et de quatre-vingt-dix-sept centimètres de largeur. Il faut sans doute, comme au cinéma, imaginer un hors-champ. Pourquoi pas d’autres panneaux, aux couleurs similaires, assemblés les uns à la suite des autres et nous contant ainsi une histoire de Mille et Une Nuits dans un palais merveilleux… Un récit en mille et un tableaux chatoyants de jaunes et de bleus. Le jaune solaire sur lequel se détachent les personnages est rafraîchi par la seconde couleur primaire, le bleu, en déclinaisons plus ou moins claires, plus ou moins sombres, dans les plis des vêtements, dans les flots de la rivière baignant le bas de la scène et dans les deux écoinçons supérieurs.

Écoinçons ? Quésaco ? Ce sont ces deux zones décorées de végétaux et de lignes sombres serpentantes, formes biomorphiques* dessinant de gracieux motifs décoratifs que l’on peut être tenté de nommer « arabesques ». Mais revenons aux écoinçons : ils constituent deux triangles en haut de la composition et ourlent, en se joignant, la forme d’un arc qui surplombe la scène. Comme si l’on contemplait le jardin depuis l’intérieur d’une demeure, à travers une fenêtre en trompe-l’oeil. Par l’artifice astucieux de cette baie factice, le panneau donnait sans doute un peu d’air et de lumière à la salle qu’il ornait. Imaginez le panorama créé pour divertir les riches Safavides habitant ce palais !

Et si, comme eux, nous entrions dans le jardin que nous apercevons sous les deux écoinçons ? Passés les flots poissonneux de la rivière, accompagnés par son murmure, nous découvrons quatre amis devisant, s’apprêtant à écouter l’un d’eux lire de la poésie et à s’adoucir la gorge en absorbant des boissons que les fioles qu’ils tiennent ne nous permettent pas d’identifier. Protégés du soleil par les branches chargées de fruits d’un arbre bienveillant, ils semblent si calmes et tranquilles que les animaux les plus prudents s’approchent d’eux : un serpent et un oiseau au plumage étonnant. Oiseau de paradis ? Simorgh* ? Oiseau fabuleux en tout cas…

Ce jardin est-il un jardin comme les autres ? Il ressemble à s’y méprendre au jardin d’Éden, le paradis perdu. Est-ce un hasard ? Savez-vous que le mot « paradis » vient de la langue perse et désignait les jardins clos, lieux de félicité des palais iraniens de l’Antiquité, bien avant l’époque des puissants Safavides déjà évoqués ici ? Ces lieux étaient sans nulle doute des lieux de méditation et de repos. Nous vous laissons donc ici, poursuivre votre méditation au jardin, une méditation des cailloux, peut-être…

Pour en savoir plus sur les « riches Safavides », cliquez ici !

Pour aller plus loin dans la quête du bien-être au jardin, allez lire les 6 conseils de bien-être des jardiniers du Louvre-Lens !

 

Et avant de se quitter, quelques mots à décrypter *

Biomorphique : forme qui rappelle celles de la nature

Simorgh : oiseau surnaturel de la mythologie perse