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Trouver l’Amour en Galerie du temps

Une visite mythologique fléchée par Chloé

Trouver l’Amour en Galerie du temps : une visite mythologique fléchée par Chloé

Aujourd’hui, 14 février, nous célébrons l’amour. Pour certains, il s’agit de l’Amour avec un grand « A », c’est-à-dire un personnage. Qui est-il vraiment ? Sous son nom romain, Cupidon, il est surtout connu pour son titre de dieu de l’amour, en particulier le jour de la Saint-Valentin. Cependant méfiez-vous ! Car l’amour joue parfois des tours …

En Galerie du temps, la première œuvre dans laquelle nous le croisons est un fragment de mosaïque d’un décor de fontaine où des enfants ailés, appelés amours, sont en train de jouer avec des animaux aquatiques. Tous ? Celui du milieu semble moins gentil que les autres ; regardez, il vise un autre enfant avec son arc ! Ou bien vise-t-il un poisson ? Pas de panique, les flèches d’Éros (chez les Grecs) ou de Cupidon (chez les Romains) sont magiques ! Elles font en sorte que les gens tombent amoureux, enfin certaines d’entre elles en tous cas… Car ce petit ange n’en est pas tout à fait un. Il possède deux types de flèches distincts : en or ou en plomb. Celles en or permettent de susciter l’amour, celles en plomb d’y rendre insensible…

 

Mosaïque de sol demi-circulaire

Utique, Tunisie
Fragment de mosaïque d’un décor de fontaine : enfants ailés (amours) jouant avec des dauphins
Vers 250 après J.-C.
Marbre, calcaire, pâte de verre, Paris, musée du Louvre
Photo © RMN-GP (musée du Louvre) / Jean-Luc Maby

 

Ces flèches magiques sont également très utiles pour les dieux de l’Olympe. Par exemple pour Aphrodite, aussi connue sous le nom de Vénus chez les Romains, qui selon certains mythes, est la mère de Cupidon. D’ailleurs, nous les retrouvons tous deux non loin de notre mosaïque, sculptés dans le marbre.

 

Italie ?
Vénus et l’Amour debout sur un monstre marin
Vers 200-300 après J.-C.
Marbre, Paris, musée du Louvre
Photo © RMN-GP (musée du Louvre) / Les frères Chuzeville

 

Ici, Cupidon semble différent… Il n’est pas ailé et n’a ni arc, ni flèches, ni carquois. C’est une autre de ses représentations ! Il possède ici une torche, mais, parfois, on le représente aussi avec un miroir et/ou aveugle (« l’amour rend aveugle » n’est pas qu’une expression !) Un troisième personnage est ici présent : un monstre marin. Ce dernier nous rappelle la naissance de Vénus, née de l’écume océanique. Une fois la déesse venue au monde, elle devient Olympienne. Comme il se doit chez les Grecs et les Romains, une fête doit être donnée en son honneur ! C’est ainsi qu’un grand banquet s’organise sur l’Olympe. Tous les dieux, même les plus anciens, sont à la fête. C’est le cas de Poros, le dieu de l’abondance. Après avoir dévoré et bu tous les mets délicieux proposés à foison, il va s’allonger au pied d’un arbre dans le jardin de Zeus, le roi des dieux. C’est là qu’apparaît Pénia, la déesse de la pauvreté, qui par droit divin vient réclamer quelques restes du festin. Elle croise Poros, endormi au pied de l’arbre. Elle décide alors de profiter de la situation afin de parfaire sa condition et s’unit à lui. C’est ainsi qu’elle conçoit un enfant : cette histoire est une autre version expliquant la naissance d’Éros.

Voilà pourquoi Cupidon et Vénus sont très souvent associés. Selon les mythes ils sont parents, amants, ou partenaires. L’histoire la plus connue les concernant tous deux est sans nul doute celle de Psyché et Amour où le dieu est pris à son propre jeu. Il y a encore, celle où Aphrodite lui demande de rendre Hélène de Sparte amoureuse de Pâris, prince de Troie… Mais ça, c’est une autre histoire…

Et si Vénus est la mère de Cupidon, qui en est le père ? Là encore, les versions ne manquent pas. Il peut s’agir d’Arès-Mars, le dieu de la guerre, ou d’Hermès-Mercure, le messager des dieux.

Tiens ! Cupidon et Mercure font justement l’objet d’une œuvre dans la Galerie du temps.

 

D’après François Duquesnoy
Bruxelles (Belgique), 1597 – Livourne (Italie), 1643
L’Amour attachant des talonnières aux pieds de Mercure, dieu du commerce et des voyageurs
Vers 1640, bronze, Paris, musée du Louvre
Photo © RMN-GP (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet

 

Cette fois-ci, Cupidon est méconnaissable : il ne possède aucun des attributs que nous avons listés tout à l’heure ! Mais c’est pourtant bien lui. Il est d’ailleurs présent dans une autre œuvre, non loin de cette sculpture. On le reconnaît grâce à ses ailes et sa torche, en train de guider Junon (Héra chez les Grecs) vers son seul et unique amour, Jupiter (Zeus chez les Grecs). Si vous êtes déjà venus, vous l’aurez compris, il s’agit du tableau de Pierre Paul Rubens.

 

Pierre Paul Rubens
Siegen (Allemagne), 1577 – Anvers (Belgique), 1640
Le roi Ixion trompé par Junon, qu’il voulait séduire
Vers 1615, huile sur toile, Paris, musée du Louvre
Photo © RMN-GP (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

 

Il y a encore de nombreuses histoires concernant ce dieu aux multiples facettes, n’hésitez pas à venir les découvrir en Galerie du temps ou à la médiathèque du musée, dès qu’ils rouvriront ! Qui plus est, il se peut que j’aie oublié une œuvre où se cache l’Amour… Mais chut ! C’est un secret ! À vous de trouver grâce à ce petit détail…

 

Alexandre Roslin
Malmö, 1718 ; Paris, 1793
Jeune fille s’apprêtant à orner la statue de l’Amour d’une guirlande de fleurs
1783, huile sur toile, Paris, musée du Louvre
Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec