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Tester la réalité augmentée dans la Galerie du temps

Un projet mené avec l’artiste Bilel Allem et des élèves du collège Jean Zay de Lens

Ce projet a été réalisé dans le cadre du CLEA (Contrat Local d’Education Artistique) de la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Les élèves ont rédigé cet article afin de rendre compte du projet mené avec l’artiste en résidence Bilel Allem. 

 

 

 

Nous sommes des élèves de troisième du collège Jean Zay en option « Citoyenneté ». Toute l’année, nous avons mené des projets afin de sensibiliser les élèves et de lutter contre les discriminations.

Nous savons que nous ne pourrons pas changer le monde du jour au lendemain, mais nous y apportons notre contribution, à notre niveau. Ainsi, le projet que nous avons mené avec Bilel Allem nous a permis de dénoncer le sexisme en animant «  La déesse romaine Minerve en armes », un tableau de Baccio della Porta, dit Fra Bartolomeo (1472-1517).

Quelques informations sur le tableau :

 

Fra Bartolomeo a peint ce tableau aux alentours des années 1490. L’artiste y représente Minerve, déesse romaine de la sagesse et de la guerre, une femme avec des armes faisant preuve de courage.

A cette époque, les femmes étaient souvent représentées en robes, accompagnées d’enfants, mais rarement avec des armes ou au combat.

Pourtant, tout au long de l’Histoire, de nombreuses femmes ont dirigé et vaincu des empires, mais elles ne sont pas souvent mentionnées dans les écrits et les œuvres.

Baccio della Porta, dit FRA BARTOLOMEO (1473-1517)
Minerve
Vers 1490, huile/toile, musée du Louvre
© RMN – Michel Urtado

 

Dans le tableau, Minerve se tient dans l’encadrement d’une porte ; nous avons pensé que l’animation pouvait commencer par l’ouverture d’une porte, qui laisserait apparaître Minerve.

Nous avons ensuite pensé à reprendre la tête de Méduse, présente sur le bouclier de Minerve. Nous nous sommes amusés en pensant que le repas de Minerve pouvait être fait à base de tête de Méduse.

Enfin, il fallait trouver une phrase courte et percutante, que Minerve prononcerait. On a pensé au thème de la cuisine, qui,  encore aujourd’hui, reste souvent associé aux femmes. Et dans la bouche d’une déesse comme Minerve, c’est d’autant plus percutant : « Marre de faire à bouffer ! »

La semaine suivante, nous nous sommes rendus au musée du Louvre Lens, pour commencer à travailler sur l’animation avec Bilel. Nous avons découvert des logiciels d’animation (After Effect) et des logiciels de retouche (Photoshop). Nous avons ainsi pu apporter plusieurs modifications numériques au tableau. Pour trouver une voix à Minerve, nous nous sommes tous enregistrés et avons choisi celle qui rendait le mieux.

Les étapes du projet :

 

Ludovic Demathieu, chargé de projets de médiation au musée du Louvre Lens et Bilel Allem, illustrateur et graphiste, sont venus dans notre établissement en mai afin de nous proposer un projet. L’idée était de réaliser une animation en réalité augmentée à partir d’une œuvre du Louvre Lens.

Bilel est venu au collège pour discuter avec nous, nous expliquer son travail, et nous montrer des vidéos et des photos. Nous avons pu échanger avec lui. Il nous a ensuite présenté le projet de détournement d’une œuvre que nous allions mener avec lui. Nous avons décidé de travailler sur le sexisme, car c’est une problématique que nous avons beaucoup travaillée dans le cadre de notre option, et aussi parce qu’elle nous tenait à cœur. Il fallait ensuite choisir un tableau au Louvre Lens. Avec l’aide de Ludovic, on a donc choisi « Minerve » de Fra Bartolomeo.

Nous avons ensuite réfléchi en groupe au détournement de cette œuvre dans le but de créer une animation dénonçant le sexisme.

 

Interview de Bilel Allem :

Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours ?

Je m’appelle Bilel Allem, je suis un street artiste. Je suis natif de Maubeuge et j’ai fait mes études à Angoulême puis à Paris, à l’école des métiers de l’animation. J’ai travaillé dans des studios d’animation, dans une agence de création d’animation, dans une société de communication et une société de production audiovisuelle. Depuis trois à quatre ans, je vis de mes activités artistiques en France et à l’étranger.

En quoi consiste votre métier ?

Mon métier est très différent en tant qu’intervenant culturel et artistique. Chaque jour je peux faire quelque chose de différent, mais toujours lié par une identité artistique.

Quelle est l’œuvre dont vous êtes le plus fier ?

Je ne sais pas… L’œuvre « Rubix » à Maubeuge je dirais, car elle montre les différentes facettes de mon art, elle est très colorée, très géométrique. Elle a été réalisée avec mille murs !

Etiez-vous déjà venu au Louvre Lens ? Pourquoi avez-vous mené ce projet avec des collégiens ?

Non, je n’étais jamais venu au musée. Je suis en résidence avec le CLEA dont l’objectif est de rencontrer le public et de l’impliquer. Je suis intéressé de rencontrer du public pour démontrer que l’art peut être réalisé par différentes personnes, y compris celles « éloignées » de l’univers artistique.

Avez-vous déjà travaillé dans d’autres musées ?

Oui, des musées à Saint Quentin, ainsi qu’au Palais de Tokyo. C’est en tout cas la première fois que je fais de la réalité augmentée dans un musée !

 

Pour en savoir plus sur Bilel Allem :

Facebook : https://fr-fr.facebook.com/bilelallem/

Instagram : https://www.instagram.com/bilelal/?hl=fr

YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCnZw_Jygh8PK8_h1hWXXW6Q

 


Pour visionner l’œuvre en réalité augmentée dans la Galerie du temps, il vous suffit de télécharger l’application OLO. Elle est disponible sur iOS et Android gratuitement.