Parc en fête épisode 1, les coulisses de l’aventure 2021 !
Nadège et Marion vous dévoilent le montage des installations artistiques dans le parc du musée.
La saison Parc en Fête 2021 est pensée comme une parenthèse de sérénité et d’équilibre, apportant après cette période bouleversée une renaissance, une respiration, un souffle, un moment de légèreté.
Depuis l’année dernière, le musée invite des artistes contemporains à investir le parc pour y installer leurs créations. Ce parcours d’œuvres prend la forme d’une quête initiatique mettant en mouvement le visiteur, qui découvre avec surprise, au détour du chemin, chaque installation artistique mettant en lumière les perspectives du parc.
Cette année, le musée a lancé un appel à projet en mars, permettant aux artistes de candidater pour participer à ce parcours d’œuvres in-situ pour la saison estivale 2021. Après réception de plus de 140 candidatures, un jury d’experts, composés d’agents du musée et de personnalités extérieures, a sélectionné 6 propositions.
Nous vous proposons de découvrir ensemble le montage de ces installations artistiques, qui s’est déroulé du 21 au 26 juin, malgré un temps un peu capricieux. Découvrez les coulisses de Parc en fête !
Hermine Anthoine et Maura du Passage, heap islands
Hermine Anthoine et Maura du Passage proposent 24 mini-terrils flottants, inspirés des paysages du bassin minier du Pas-de-Calais et des tonalités de sa flore pionnière si caractéristique, qui a conquis les friches minières dès les années 70. Leur croquis et leur dossier a su convaincre le jury ! Elles ont conçu spécifiquement pour le bassin du parc les formes pyramidales en plâtre céramique dans leur atelier à Paris, et les ont peints.
Arrivées jeudi 24 au musée, elles ont consacré une journée au gonflage des chambres à air et à l’assemblage avec les cônes en intérieur. Le lendemain, ce fut l’heure de la mise à l’eau sur le bassin, avec un assistant plongeur ! Chaque îlot est lesté avec un sac de sable afin de garantir une unité d’ensemble de l’installation, tout en permettant à chaque terril de se déplacer au gré du vent.
Bruno Desplanques, La fabrique de paysages
Choisi sur croquis également, l’œuvre de Bruno Desplanques prend place dans un écrin protégé du parc, une petite colline à l’abri des regards. « La fabrique de paysages » propose d’exposer en plein air la peinture de l’artiste, en jouant avec les codes traditionnels de l’atelier. En effet, le colimaçon qui constitue la structure, une fois déroulé, équivaut à la partie la plus de l’atelier de Bruno Desplanques situé à Roubaix ! L’artiste y a d’ailleurs peint chaque panneau, et conçu tous les éléments de sa structure.
© Vinicius Soares
La semaine passée, il est venu plusieurs jours pour d’abord poser le socle et l’ancrer dans le sol afin d’en assurer la stabilité. Puis, il a installé chaque panneau à la suite des autres pour former cette fabrique inspirée de celles qu’on trouvait dans les jardins aux 17e et 18e siècles. Les tonalités choisies par Bruno Desplanques se fondent particulièrement bien dans le décor du parc qui l’entoure, et son installation se dévoile avec surprise derrière la haie de saules et les molènes en fleurs ! N’hésitez pas à pénétrer au cœur de l’installation pour vivre une expérience immersive et vous immerger pleinement dans la peinture de l’artiste.
Anne Houel, Nos cabanes
Anne Houel propose 3 cabanes, qu’elle a nommé « sculptures-refuges ». Ses installations sont pensées en lien direct avec le territoire : la forme s’inspire des chevalements dans anciennes fosse minière ; le bois choisi est le bouleau, une essence caractéristique de la flore pionnière qui a conquis les anciennes friches ; ce bois a d’ailleurs été coupé à Lens et à Harnes pour garantir une démarche des plus locales ! Nous profitons de l’occasion pour remercier les services techniques de ces deux villes.
Pour concevoir ces cabanes, Anne Houel est passée par plusieurs étapes : le croquis d’inspiration, la maquette, puis la réalisation d’un test grandeur nature (à échelle 1) dans son jardin ! Venue de Bourges, elle est arrivée lundi 21 juin et a passé la semaine à concevoir les structures avec l’aide d’un assistant, puis à les habiller de tissus colorés, tout cela au hasard des rencontres avec le public et pour le plus grand plaisir des premiers enfants qui ont découvert l’une des cabanes par hasard !
Pedro Marzorati, Mano à Mano
Pedro Marzorati a déjà conçu « Mano à Mano » dans d’autres endroits de par le monde. À chaque fois, il adapte son propos et la position de la main pour s’adapter parfaitement au lieu qui l’accueille. Ici, c’est la main du mineur qui semble ressurgir du sol pour nous rappeler l’histoire du site sur lequel le musée et le parc ont fleuri depuis 9 ans bientôt. La main étant un symbole universel, il est très évocateur pour chacun, et nos jardiniers y voit aussi un hommage à leur travail quotidien de préservation de la nature et de la biodiversité.
© BigChiquitito
L’artiste, d’origine argentine et italienne, a sculpté la partie avant de la structure dans son atelier à Paris à partir d’essence de bois française. Puis, il a passé 4 jours sur place pour assembler le tout et constituer l’avant-bras à partir de fines plaques de peuplier. Une structure interne en tasseaux et poutres, maintenant invisible à l’œil nu, assure la stabilité de l’ensemble ! À noter, les doigts sont articulés, n’hésitez pas à les manipuler !
Anne Poivilliers, Partition sismique
Anne Poivilliers a décidé d’investir les arbres du bois pionnier avec sa Partition sismique. Choisie sur croquis, l’installation est fabriquée à partir de bandes de lin bio que l’artiste a prédécoupées dans son atelier en Auvergne. Chaque tissu est ensuite monté sur une structure légère et recouverte de résine naturelle. L’installation évoque la connexion vibratoire entre le sol, les arbres, le ciel, composant un rhizome solidaire, s’opposant à la menace de l’humain sur son environnement.
© Anne Poivilliers, dans son atelier
Avec l’aide d’un assistant équipé pour grimper aux arbres avec tout le matériel et les précautions nécessaires pour garantir sa sécurité, elle a positionné des filins quasiment imperceptibles à l’œil nu pour pouvoir ensuite laisser libre cours à la création en positionnant chaque morceau de lin. Ce rhizome a vu le jour en 3 jours, et se laisse découvrir au détour d’une allée, faisant basculer le visiteur dans une autre réalité !
Cécile Belmont, Broderies vagabondes
Cécile Belmont sera la dernière artiste à finaliser son œuvre dans le parc, le 7 et 8 juillet. Au carrefour de l’installation et de la performance, sa création se déroule par étape. Elle est venue une première fois en juin pour repérer les lieux et broder ses tissus en se laissant envahir par l’inspiration : un rayon de lumière, une rencontre fortuite, des couleurs changeantes de la flore… Quelque chose capte l’attention de l’artiste, et elle brode comme un peintre pourrait lui faire un croquis dans un carnet.
Début juillet, Cécile Belmont reviendra donc pour finaliser ses Broderies vagabondes et les installer sur des structures métalliques comme vous pouvez le voir dans son photomontage. Elle proposera aussi un atelier d’initiation à sa technique, n’hésitez pas à vous inscrire en cliquant ici.
Nous espérons que ce partage des coulisses du montage des installations de Parc en fête vous donne envie de venir le découvrir sur place ! N’hésitez pas à nous partager vos plus belles photos des œuvres sur les réseaux sociaux avec le hashtag #parcenfête21 !
Pour en savoir plus sur les œuvres, les artistes ou encore la programmation de Parc en fête 2021 : https://www.louvrelens.fr/parc-en-fete-ete-2021/