Les banquets grecs
Une immersion proposée par Marie
Venez rejoindre le banquet grec !
Le banquet est un lieu qui ne rassemble que des hommes grecs, citoyens, fils de citoyens et qui sont acteurs de la vie de la cité. Ce sont des événements où la convivialité prime sur le protocole, avec des moments ritualisés et codifiés.
Les hommes se réunissent dans l’andrôn (salle de la maison qui leur est réservée) et s’allongent sur des banquettes appelées klinai (klinê, au singulier) sur lesquelles ils vont s’accouder. Ces klinai sont disposées en forme de U, afin de gommer toute hiérarchie.
Le banquet débute par le deipnon, le repas, et se poursuit par le symposion (« boire ensemble ») pour la consommation du vin.
Le vin pur est réservé au dieu Dionysos. Les hommes boivent le vin coupé avec de l’eau et mélangé avec des épices et du miel. Une vaisselle spécifique est élaborée pour la consommation du vin. Certaines pièces sont montrées dans l’exposition Les tables de pouvoir et je vais vous les présenter aujourd’hui. Le symposion est emblématique de la société grecque : il permet d’accéder à l’univers de Dionysos de manière contrôlée, le but n’étant pas de s’enivrer mais d’échanger et de se cultiver à travers des débats philosophiques et oratoires, des jeux d’adresse ou encore de la musique et de la poésie. Il est vu comme une école pour le citoyen. Le symposion observe un déroulement strict qui commence par une purification des convives avec des offrandes aux dieux.
Les seules femmes admises sont les musiciennes ou les courtisanes, appelées hétaïres.
Ensuite, c’est un véritable rituel de la boisson qui est mis en place : le vin est conservé et transporté jusqu’au banquet dans une amphore ou un péliké. L’amphore est un vase qui sert à la conservation des denrées liquides comme le vin ou encore l’huile ou le miel. Le péliké est également un vase avec la même fonction ; il a cependant une panse plus large.
Ces deux vases ont des décors à figures rouges qui rappellent des éléments du symposion.
Ensuite, le vin est coupé avec de l’eau. Cette dernière est contenue dans une hydrie, vase servant uniquement pour puiser et transporter l’eau.
L’eau, le vin, les épices et le miel sont mélangés dans un cratère, pièce maîtresse du banquet, reposant au centre de l’andrôn sur un trépied. Son nom est tiré du verbe grec signifiant « mêler ». C’est le maître du banquet qui décide des proportions d’eau et du nombre de coupes attribuées à chaque convive.
Le vin est puisé à l’aide d’une louche (simpulum) ou du kyathos, puis transvasé dans une oenochoé.
Pour être bu, il est versé dans une coupe. Plusieurs modèles de coupes existent ; les plus représentées au sein de l’exposition sont les kylix, des coupes à boire sur pied. Ce modèle a la particularité d’avoir des yeux, qui quand le banqueteur boit, lui modifient le visage, comme un masque de théâtre. Les kylix possèdent une vasque large et sont souvent utilisées lors du jeu du cottabe, un jeu d’adresse consistant à jeter quelques gouttes de vin dans un bassin, pratiqué souvent pour attirer l’attention d’un autre buveur.
Le vin est tenu à une bonne température grâce à un dernier élément de vaisselle : le psykter qui était rempli de neige ou glace puis plongé dans le cratère.
Les décors sur ces éléments de vaisselle possèdent aussi leur importance : ils rappellent l’univers du symposion, de Dionysos et tout le contexte mythologique qui en découle. Ces sujets jouent un rôle durant le banquet : ils permettent de réciter de la poésie ou d’alimenter les conversations philosophiques ou religieuses. Ils évoquent également des scènes quotidiennes de la sphère aristocratique, comme la chasse ou le départ à la guerre.
Venez observer ces décors en retrouvant ces œuvres dans l’exposition et amusez-vous à prendre place sur les klinai mises à votre disposition, pour vous immerger dans l’univers du banquet grec !