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Les banquets grecs

Une immersion proposée par Marie

À la découverte du symposion et de sa vaisselle, avec Marie

Venez rejoindre le banquet grec !

Le banquet est un lieu qui ne rassemble que des hommes grecs, citoyens, fils de citoyens et qui sont acteurs de la vie de la cité. Ce sont des événements où la convivialité prime sur le protocole, avec des moments ritualisés et codifiés.

Les hommes se réunissent dans l’andrôn (salle de la maison qui leur est réservée) et s’allongent sur des banquettes appelées klinai (klinê, au singulier) sur lesquelles ils vont s’accouder. Ces klinai sont disposées en forme de U, afin de gommer toute hiérarchie.

Deux vues de l’exposition, par Marie

 

Le banquet débute par le deipnon, le repas, et se poursuit par le symposion (« boire ensemble ») pour la consommation du vin.

Le vin pur est réservé au dieu Dionysos. Les hommes boivent le vin coupé avec de l’eau et mélangé avec des épices et du miel. Une vaisselle spécifique est élaborée pour la consommation du vin. Certaines pièces sont montrées dans l’exposition Les tables de pouvoir et je vais vous les présenter aujourd’hui. Le symposion est emblématique de la société grecque :  il permet d’accéder à l’univers de Dionysos de manière contrôlée, le but n’étant pas de s’enivrer mais d’échanger et de se cultiver à travers des débats philosophiques et oratoires, des jeux d’adresse ou encore de la musique et de la poésie. Il est vu comme une école pour le citoyen. Le symposion observe un déroulement strict qui commence par une purification des convives avec des offrandes aux dieux.

Les seules femmes admises sont les musiciennes ou les courtisanes, appelées hétaïres.

Ensuite, c’est un véritable rituel de la boisson qui est mis en place : le vin est conservé et transporté jusqu’au banquet dans une amphore ou un péliké. L’amphore est un vase qui sert à la conservation des denrées liquides comme le vin ou encore l’huile ou le miel. Le péliké est également un vase avec la même fonction ; il a cependant une panse plus large.

Amphore attique à figures rouges (Amphore de Nola), vers 470 avant J.-C., céramique, Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines/© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

 

Attribué au peintre d’Athène 1680, Pélikè à figures rouges avec figures mythologiques (Eros et ménade ?), vers 350 avant J.-C., argile, Boulogne – sur – mer, château-musée / © musée de Boulogne sur Mer / Xavier Nicostrate

 

Ces deux vases ont des décors à figures rouges qui rappellent des éléments du symposion.

Ensuite, le vin est coupé avec de l’eau. Cette dernière est contenue dans une hydrie, vase servant uniquement pour puiser et transporter l’eau.

D’après le peintre d’Amykos (actif en Italie méridionnale), Hydrie à figures rouges : Héraclès recevant une couronne, vers 400 avant J.-C., argile, Boulogne – sur – Mer, château – musée / © musée de Boulogne sur Mer / Xavier Nicostrate

 

L’eau, le vin, les épices et le miel sont mélangés dans un cratère, pièce maîtresse du banquet, reposant au centre de l’andrôn sur un trépied. Son nom est tiré du verbe grec signifiant « mêler ». C’est le maître du banquet qui décide des proportions d’eau et du nombre de coupes attribuées à chaque convive.

Peintre d’Athana, Cratère à colonnettes, VIe siècle avant J.-C., Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

 

Le vin est puisé à l’aide d’une louche (simpulum) ou du kyathos, puis transvasé dans une oenochoé.

Kyathos à figures noires : masque dionysiaque, découvert à Vulci (Etrurie, Italie actuelle), vers 525-475 avant J.-C., argile, Compiègne , musée Vivenel / © musée Antoine Vivenel, Compiègne / photo Christian Schryve

 

Oenochoé, Athènes (Grèce), vers 450-400 avant J.-C., argile, Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines /© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec

 

Pour être bu, il est versé dans une coupe. Plusieurs modèles de coupes existent ; les plus représentées au sein de l’exposition sont les kylix, des coupes à boire sur pied. Ce modèle a la particularité d’avoir des yeux, qui quand le banqueteur boit, lui modifient le visage, comme un masque de théâtre. Les kylix possèdent une vasque large et sont souvent utilisées lors du jeu du cottabe, un jeu d’adresse consistant à jeter quelques gouttes de vin dans un bassin, pratiqué souvent pour attirer l’attention d’un autre buveur.

Kylix : coupe attique aux yeux, région d’Athènes (Grèce), 530-510 avant J.-C., céramique, Lille, palais des Beaux-Arts / © RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle

 

Le vin est tenu à une bonne température grâce à un dernier élément de vaisselle : le psykter qui était rempli de neige ou glace puis plongé dans le cratère.

Manière du peintre d’Antimènés (actif à Athènes) : Psykter à figures noires : scène de départ du guerrier, vers 525-500 avant J.-C., argile Paris, musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines / © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

 

Les décors sur ces éléments de vaisselle possèdent aussi leur importance : ils rappellent l’univers du symposion, de Dionysos et tout le contexte mythologique qui en découle. Ces sujets jouent un rôle durant le banquet : ils permettent de réciter de la poésie ou d’alimenter les conversations philosophiques ou religieuses. Ils évoquent également des scènes quotidiennes de la sphère aristocratique, comme la chasse ou le départ à la guerre.

Venez observer ces décors en retrouvant ces œuvres dans l’exposition et amusez-vous à prendre place sur les klinai mises à votre disposition, pour vous immerger dans l’univers du banquet grec !