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La lecture d’oeuvre en mode numérique

Comment savourer sa cybervisite au musée ?

La lecture d'oeuvre en mode numérique ou comment savourer sa cybervisite au musée...

 

Le confinement se prolonge, le musée est fermé. Pourtant, il est toujours possible de le visiter : différemment. Pour profiter des ressources en ligne que le Louvre-Lens propose, notamment sa Galerie du temps virtuelle, Marie vous propose quelques conseils simples et efficaces.

 

Comment savourer la lecture des œuvres pendant une cybervisite ?

 

Pour aborder les œuvres en gourmet et en numérique, les conditions sont un peu les mêmes que pour la lecture d’un bon vieux livre en papier ! Installez-vous confortablement devant votre ordinateur/tablette/téléphone ! Mais sachez que plus l’écran est grand, plus le visionnage est agréable.

 

Photos et dessins © Marie Gord

 

Réglez la luminosité afin de percevoir correctement les couleurs et matières et veillez à ce qu’elle soit à la bonne intensité pour ne pas fatiguer votre vue. Le haut de votre écran doit être aligné avec vos yeux. Bien entendu, l’écran doit être parfaitement propre afin de vous permettre d’apprécier pleinement les œuvres que vous allez observer.

Faites aussi en sorte que votre dos soit droit, que sa partie basse soit soutenue, par exemple en l’appuyant sur un coussin, et que votre nuque et vos épaules soient détendues. Posez vos pieds bien à plat sur le sol. Tenez votre tête droite, comme si elle était tirée vers le ciel par un fil invisible. Si vous tenez vos mains de part et d’autre d’un clavier, vos bras doivent dessiner un « L » au niveau des coudes.

Pensez à vous lever régulièrement – toutes les 30 minutes environ – et à faire au moins le tour de la pièce où vous vous trouvez. Dernière précaution : ne vous adonnez pas à cette activité en fin de journée afin de ne pas compromettre votre endormissement. Il vous faut un répit d’une heure avant le coucher pour juguler les effets de la lumière bleue de votre écran.

Vous êtes bien installé et installée ? Très bien ! N’oubliez pas de respirer tranquillement par le nez : certaines œuvres sont belles à couper le souffle mais l’apnée est rarement une bonne manière d’aborder les choses. Sauf, bien sûr, dans le cas des musées sous-marins mais c’est une tout autre histoire !

 

Où aller pour voir de belles reproductions d’œuvres sur Internet ?

 

 

 

Si vous faites partie de nos cybervisiteurs et cybervisiteuses, notre site internet n’a plus de secret pour vous et vous savez qu’une Galerie du temps virtuelle existe, ici.

De la même manière que la scénographie de la Galerie du temps réelle vous donne la liberté de naviguer à travers 5000 ans d’histoire et d’histoire de l’art, la galerie virtuelle vous laisse parfaitement maître et maîtresse de votre parcours. Libre à vous de sauter à pied joint par-dessus l’Antiquité pour vous rendre directement au Moyen Âge ou dans les Temps modernes, de lambiner devant chaque œuvre ou d’aller vous ébaubir longuement, directement devant votre œuvre préférée.

De plus en plus de musées mettent en ligne leurs collections sur leur site internet et proposent également des visites virtuelles.

La qualité des reproductions proposées évolue au rythme des progrès des technologies. Ainsi, par exemple, le musée des Beaux-Arts de Lyon, le musée Fabre de Montpellier, ainsi que le Palais des Beaux-arts de Lille mettent à disposition des images à un niveau de définition très élevé, grâce auxquelles vous pouvez sonder les œuvres « à cœur » et observer en détail la technique des artistes.

Très bientôt, des hologrammes seront sans doute disponibles, ce qui permettra de faire apparaître la troisième dimension des œuvres sur la table basse du salon !

 

Se délecter tranquillement…

 

 

Si je peux vous donner un conseil, c’est celui de regarder les œuvres et de prendre votre temps pour le faire. La lecture du cartel et des différents types d’informations disponibles peut attendre un peu. En effet, de nombreuses études (mettant en jeu, notamment, la technique de l’oculométrie, une technique permettant de suivre et enregistrer les mouvements des yeux) assez poussées, montrent que nous tendons toutes et tous à nous ruer sur la lecture des cartels et que nous négligeons de regarder véritablement les œuvres : nous ne passons en moyenne que 28 secondes à les observer et transformons souvent nos visites en rallyes-lectures épuisants. Pour rendre plaisante la lecture d’œuvre, il est sans doute préférable de s’attacher à l’œuvre elle-même.

La difficulté, avec une œuvre que l’on découvre via un cliché sur Internet, est qu’une partie de l’aspect matériel et sensible de l’œuvre est absent. Ce qui atténue le plaisir que l’on peut éprouver à la regarder. Rien ne peut remplacer la découverte « en vrai » (sauf pour les oeuvres réalisées dès le départ dans un format numérique). L’effet de l’œuvre sur notre esprit et sur notre corps n’est pas le même. Pierre Lemarquis, neurologue spécialiste en éthologie et auteur de « L’Art qui guérit », explique que notre cerveau perçoit bien les œuvres vues par écran interposé mais de manière partielle et moins vivace.

Ceci dit, en période de confinement ou lorsque l’œuvre en question se trouve très éloignée de nous, c’est tout de même beaucoup mieux que rien. Imaginons ce qui aurait été à notre disposition si nous avions vécu un confinement au 19e siècle !

Aussi peut-il être profitable de scruter la pièce choisie, d’identifier ses motifs, ses formes géométriques ou organiques, ses couleurs et de tenter d’imaginer les qualités de ses matériaux, par exemple en fermant les yeux et en imaginant leur texture sous la pulpe des doigts. La manière dont les éléments sont disposés les uns par rapport aux autres, c’est-à-dire la composition, est intéressante à observer : cela permet d’identifier les zones de plein et de vides, d’ombre et de lumière, les différents plans, les éléments qui se répètent et créent du rythme ; ainsi peut-on se faire une idée de ce sur quoi l’artiste a voulu insister.

Une fois ce petit exercice fait, sans stress et sans se demander si l’on fait bien ou mal (il n’y a pas de jugement à porter sur notre perception, elle est à accueillir telle qu’elle est), un temps d’introspection s’impose. Comment percevons-nous l’œuvre ? Quelque chose en particulier attire-t-il notre attention ? L’œuvre fait-elle naître en nous des émotions ? Et si oui, quelles sont-elles ? Éprouvons-nous des sensations agréables ? Désagréables ? Pourquoi ? Cela nous renvoie-il à des souvenirs ? À des expériences ?

Une fois le point fait, nous sommes prêts pour la dernière étape, si le désir s’en fait sentir. Il s’agit de tenter de comprendre ce que l’œuvre nous dit au travers de notre perception, en prenant connaissance d’éléments documentaires, en particulier sur ce qui nous a fait réagir au moment de l’observation.

Nous pouvons également, bien sûr, nous arrêter là et digérer doucement notre ressenti.

 

Puis trouver des informations documentaires sur les œuvres de la Galerie du temps.

 

 

 

Toutes les œuvres de la Galerie du temps sont exposées au sein de la galerie virtuelle évoquée précédemment. Chaque œuvre est reliée à un petit dossier, et parfois même à une fiche d’œuvre située au sein du Portail documentaire du musée qui vous permet d’avoir quelques éléments d’explication en rapport avec elle.

À chaque fois, vous disposez également du cartel de l’œuvre. Le cartel rassemble plusieurs informations : auteur, s’il est connu, ainsi que ses dates et lieux de naissance et de mort, lieu de production ou découverte de l’œuvre, date de l’œuvre, matériaux constitutifs, dimensions et modalités d’acquisition par le Louvre (don, achat, fouilles, etc.)

Chacune des œuvres de ce portail appartenant au Louvre, elle possède très souvent un dossier documentaire bien nourri, versé sur le site internet du musée du Louvre qui vient d’être totalement remis à jour.

Voilà donc déjà quelques pistes, loin d’être exhaustives mais c’est un début !

 

Bonne lecture et surtout, prenez soin de vous !

 

 

QUELQUES COLLECTIONS ET VISITES EN LIGNE

https://www.pop.culture.gouv.fr/search/list?base=%5B%22Collections%20des%20mus%C3%A9es%20de%20France%20%28Joconde%29%22%5D

https://webmuseo.com/ws/musenor/app/collection?vc=ePkH4LF7w6iejEDVE_HJQh9PyAAA1v8gXA%24%24

https://www.louvre.fr/visites-en-ligne

https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr

BIBLIOGRAPHIE

LEMARQUIS Pierre et CYRULNIK Boris, L’Art qui guérit, Paris : Hazan, 2020