Corps à l’œuvre, à la rencontre des perceptions
Dans le cadre du Well (weekend étudiant) 2022, Zoé Chiffoleau propose aujourd’hui trois interventions dansées en Galerie du temps, à 14h15, 15h15 et 16h15.
Écoutons-la parler de son projet.
Dans le cadre de mon Master en recherche-création, je pose la question de la perception dans ma réception des œuvres plastiques et chorégraphiques. L’objectif est de travailler avec les interprètes sur ce que nous percevons autour de nous : environnement, personnes, œuvres d’arts, couleurs, etc. La scène mais aussi les espaces qui ne sont pas originellement assignés à la danse deviennent alors des lieux d’expérimentations qui donnent à voir la sensibilité de chaque interprète, mais aussi celle de chaque spectateur.
Que ressent-on ? Que comprend-t-on ?
Après avoir créé Fatras (2021), pièce autour de la manière dont les formes et les couleurs peuvent faire évoluer les rapports entre individualités et unité, j’ai conçu une nouvelle forme adaptée à l’espace muséal. Corps à l’œuvre (2022) est une performance d’une quinzaine de minutes qui se base sur ce que les danseurs perçoivent en un espace-temps précis. Nos perceptions, dans un musée, accompagnées des visiteurs et des œuvres, évoluent incessamment.
L’action originelle est celle d’un corps qui se meut et se met en marche, présente déjà dans l’évolution des corps présentés dans les œuvres de la Galerie du Temps. À travers l’Histoire de l’Art, le corps est exposé : tantôt statique tantôt en mouvement.
Il en est de même pour la posture des spectateurs-visiteurs dans un musée. La gestuelle improvisée se construit donc sur des consignes relatives à ce qui nous entoure. Au Louvre-Lens, l’une des consignes est aussi celle de la perception du temps, puisque correspondant à l’espace dans lequel se déroule la performance, déployant des œuvres de la fin de la Préhistoire à la fin du 19e siècle.
Comment cela permet-il l’évolution du geste chez le danseur ? Nous souhaitons nous inspirer de tout ce que nous percevons autour de nous, dans un espace qui est propice à la déambulation et dans lequel les prémices d’une mise en mouvement sont déjà présents dans les œuvres. La performance se nourrit donc du lieu et des visiteurs, que ce soit par leurs postures, engagements ou émotions.