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La sculpture en osier vivant : une technique à la portée de tous

Des techniques simples peuvent parfois vous transformer en véritable architecte végétal. Nous allons tout vous dire sur le tressage d’osier vivant que nous pratiquons dans le parc avec nos propres tailles de branches de saule.

Qu’est ce que le saule vivant ?

Les créations en saule vivant sont des sculptures obtenues par le bouturage de branches de saule. Le saule est un arbre très facile à multiplier car il contient des hormones de croissance puissantes. Une tige de saule plantée en terre produira des racines au printemps et se développera pour former un nouvel arbre. Monter une structure en boutures de saule, c’est anticiper son développement et créer une construction vivante.

Il existe de nombreuses variétés de saule dont plusieurs présentes dans notre parc. Nous vous avons déjà parlé du saule marsault  en bord de bassin. A  l’entrée principale du musée, nous avons des saules à feuilles de romarin (Salix rosmarinifolia) et des saules crevettes (Salix integra ‘Hakuro-Nishiki‘) ces derniers ont des valeurs décoratives.

Saules crevettes au bois rosé contrastant avec le vert des Euphorbes characias du premier plat et du fleuri des ajoncs d’Europe, janvier 2020

Connaissez-vous le saule de vannerie ? Celui que l’on utilise pour produire des paniers en osier ? C’est le Salix vinimalis. Ses branches sont récoltées, écorcées, calibrées, séchées puis  trempées dans l’eau 24 à 48h pour obtenir une tige souple à tresser. En évitant l’étape du séchage, nous pratiquons le tressage d’osier vivant avec nos variétés de Salix vinimalis, Salix fragilis et Salix alba situés autour du bâtiment administratif du musée.

Plusieurs variétés de saule jouxtent le bâtiment administratif, été 2019

 

Allée du bâtiment administratif, été 2019

 Quand récolter les branches ?

Le prélèvement des branches de saule s’effectue à sève descendue, lors du repos végétatif hivernal, entre janvier et mars.

Pour obtenir des branches à tresser d’un calibre facile à travailler, il suffit de planter des jeunes plants de saule qui seront « recépés » tous les ans ou deux ans selon le projet et le calibre recherché. Le recépage consiste à tailler au niveau du pied (on laisse 40/50cm de tronc), favorisant ainsi la multiplication de jeunes branches basses. La branche de saule peut pousser au delà d’1m50 en une saison. Au lieu d’obtenir un arbre qui va croître sur une tige principale formant le futur tronc, ces brins pourront être prélevés et utilisés.

On met en terre un « tacot » de saule, c’est-à-dire une bouture d’une trentaine de cm en laissant sortir une dizaine de cm hors de terre. A ce moment, le tacot ne présente pas de racine, il s’agit d’un « bout de bois ». Lorsque les températures vont remonter au printemps, avec l’humidité (un arrosage suivi si nécessaire), le tacot va prendre racine et des branches vont se développer.

En osiériculture, les tacots de saule sont plantés serrés pour que le plant oriente sa croissance verticalement en recherche de lumière. On obtient ainsi des brins d’osier de bonne qualité, longs et droits.

Tacot de saule planté bourgeons vers le haut, février 2019

 

Plantation des tacots à la barre à mine

Une matière très simple à travailler

Dès lors qu’elles ont été suffisamment immergées, les tiges de saule sont très facilement manipulables et les possibilités sont infinies.

Laisser libre cours à son imagination

Arches, haies, cabanes, radeaux, arbres tressés, bancs ombragés sont autant de possibilités que nous avons souhaitées expérimenter dans le parc.

Cette valorisation des tailles de saule couplée à la créativité féconde du jardinier donne vie à des structures qui font la joie de tous.

Dans le parc du Louvre-Lens, les promeneurs profitent de l’ombrage des allées de saules pour atteindre le musée lors des fortes chaleurs, ainsi que celle des arches qui abritent les bancs le long du bois.  La technique de tressage utilisée pour l’arche des bancs est la même que celle utilisée pour le tressage de haie.

La cabane en clairière du bois pionnier est une cachette de choix pour les enfants en quête d’aventure. Elle est d’ailleurs très facilement reproductible chez vous dans un coin de jardin assez humide. Année après année, la croissance du saule finira par former un toit et créer une cabane vivante.

 

Plantation d’une cabane en saule, février 2019

 

Résultat après trois mois, mai 2019

 

Un radeau pour les poules d’eau…

Durant l’hiver dernier, profitant de nos tailles de saule, l’équipe décide de la construction d’un radeau, espérant secrètement la nichée d’une bête à plumes.

Placé au milieu du bassin, aussitôt le printemps venu, les brins de saule ont spontanément développé un système racinaire baignant dans l’eau du bassin et une végétation luxuriante en surface, un îlot de quiétude pour la faune. Au moins deux générations de poussins sont venus égayer le bassin durant l’été ; jardiniers et visiteurs furent récompensés.

Tressage de radeau en osier

Radeau végétalisé naturellement par sa base en saule

Poussin de poules d’eau nés sur le radeau de saule

Tressage d’un composteur partagé à proximité de la salle de repos au bâtiment administratif

 

Arche végétale pour cette allée de saules

Cet article vous a donné des idées ? C’est maintenant à vous de jouer ! N’hésitez pas à venir nous demander conseil, le tressage s’effectue en ce moment et jusqu’au printemps !

Un parc entre passé et avenir. Intégré dès l’origine au projet architectural, le parc de 20 hectares, fort de ses onze entrées, est un trait d’union entre le musée et la ville. L’architecte paysagiste Catherine Mosbach y a façonné la nature dans une démarche attentive aux évocations du passé minier et sensible à l’écosystème local.

L’entrée nord : la porte d’entrée du musée

Parmi les onze entrées, l’entrée nord est l’accès principal du Louvre-Lens. Son portail, en contrebas d’une pente douce, fait la jonction entre la rue Paul Bert et le Parc offrant un magnifique point de vue vers le musée.

Ce choix de Catherine Mosbach n’est pas anodin. Vous pouvez ainsi foulez les pas des mineurs qui jadis rejoignaient quotidiennement le puits Numéro 9 et son ascenseur pour descendre « en bas ». Imaginez le volume de matière qu’il a fallu excaver rien que pour le puits qui faisait 5m de diamètre sur 630 de profondeur ! Ce sont ces tonnes de résidus non exploitables qui ont façonnés le terril sous vos pieds. Le puits Numéro 9 est un aménagement réussi dont l’essence est le poids historique du site : c’est un témoin vivant du passé à découvrir ou re-découvrir.

La maquette de Jean Latosi,visible dans le musée, montre bien le parti pris de conserver cette ouverture. Cette fidèle reproduction de l’ancien électromécanicien de la mine fait un arrêt sur image sur l’année 1968 : les mineurs en route vers leur journée de labeur.

Le Robinier : l’arbre de la mine

Les robiniers faux-acacias font partie intégrante de l’histoire du site. Son implantation dans le parc lors de l’activité minière avait 3 fonctions principales :

  • Assurer la stabilisation des cavaliers grâce à l’ancrage de ses puissantes racines : Pour stabiliser les cavaliers, ces voies ferrées qui transportaient le minerai, du robinier a été planté le long des rails .
  • Étayer les galeries : Le bois de robinier est un bois naturellement imputrescible
  • Participer à la sécurisation du site : Les jeunes rameaux de robiniers sont dotés de redoutables épines. Planter des robiniers le long des voies de chemins de fer et autour du site limitait les intrusions et protégeait les plus jeunes du danger des voies.

Le saviez-vous ?
Les robiniers proviennent de la région des Appalaches et ont été apportés en France par Jean Robin, herboriste d’Henri IV. L’arbre le plus ancien de Paris est un robinier planté en 1602 dans l’actuel square Viviani du 5ème arrondissement. Un bel article lui a récemment été dédié sur le site de la Ville de Paris : sous la forme d’une interview, il vous raconte son histoire.

Un chevalet végétal

Le musée transparaît derrière une ceinture de Robiniers faux-acacias. Si vous levez la tête vers leur sommet, vous reproduisez un geste qui a rythmé le quotidien de nombreux mineurs qui levaient les yeux, non pas vers ces arbres, mais vers le chevalement qui se tenait là, juste au-dessus du puits remblayé en 1989.

Le chevalement ou chevalet (ironie du sort pour le futur site du musée !) désignait la structure assurant l’extraction des hommes et du minerai. L’activité minière a complètement impacté le paysage entre les chevalements et les terrils, ces déchets issus de l’extraction.

Catherine Mosbach a subtilement matérialisé ce symbole vertical par les piliers formés par cette auréole de troncs. Le cratère qui recouvre le puits est aujourd’hui investi par les promeneurs., son ombrage étant propice aux pique-niques familiaux. Vous pouvez y découvrir une plaque en fonte où sont gravées les dates : 1860-1989. Le végétal, devenu minéral en tant que charbon, reprend son état initial.