Anaïs Dame – Arno 9

M1, Master Arts, Parcours Pratique et recherche en arts plastiques et visuels, département Arts, Faculté des Humanités, Université de Lille

J’ai souhaité explorer la piste du portrait d’artiste et la question de l’affirmation de soi en envisageant le tissu comme vecteur d’une certaine symbolique. L’idée est de représenter un visage recouvert de tissu de façon à ne plus pouvoir distinguer ses expressions, la représentation de soi se traduisant uniquement par les plis du textile et le geste plastique.
Lorsqu’on aborde le sujet de la figure de l’artiste vient souvent l’image de l’artiste starifié par son charisme, son style vestimentaire ou son « génie », à tel point que son image publique prime sur le reste, réduisant le travail artistique à l’individu lui-même. Au fil de ma démarche, c’est cette notion de génie créatif, supposé supérieur et incontestable, qui a retenu mon attention. Le recouvrement du visage par le tissu, d’abord photographié puis patiemment redessiné aux crayons de couleur, permet de se défaire d’une telle figure d’autorité.
Ici, l’artiste est dans la pénombre, camouflé, se tenant la tête entre les mains en signe de réflexion. La posture évoque davantage la vulnérabilité, l’introspection et la pudeur que l’exubérance. Le travail de la couleur permet aussi de réintroduire toutes sortes de nuance. Le vêtement est vecteur d’anonymat au lieu d’être utilisé comme outil de différenciation ou d’apparat.

Légende : Anaïs Dame, Arno 9, 2025, crayon de couleur sur papier, 65x50cm.

Dessin
Mezzanine
Samedi et dimanche