Le Land Art en famille !
Proposition estivale (numéro 1)
En cette fin d’été, profitons de températures encore douces pour explorer les ressources du jardin, de la prairie ou du petit bois d’à côté et mettons-les à profit pour réaliser une création façon Land Art, avec Alix et Florence !
À la fin des années 1960, une nouvelle pratique artistique se développe, aux États-Unis tout d’abord. Il s’agit du Land Art. Certains artistes délaissent alors leur atelier pour travailler directement dans la nature. Ils produisent des œuvres parfois gigantesques, comme la célèbre Spirale Jetty de Robert Smithson : une spirale de 457 m de long et 4,5 m de large, construite à partir de rochers et boue entassés, qui déroule sa volute dans un grand lac salé de l’Utah… depuis 1970 !
D’autres artistes réalisent au contraire des œuvres fragiles et éphémères, dont la photographie ou la captation vidéo gardent une trace, avant disparition rapide… C’est le cas de Nils Udo, par exemple, qui construit des œuvres légères à partir de feuilles et branchages prélevées dans la nature.
Le parc du Louvre-Lens incite à pratiquer le Land Art !
Cette activité procure un plaisir des cinq sens. Elle amène la joie de faire des trouvailles, puis de disposer des formes et des couleurs. Elle se pratique bien sûr dans le respect de la nature (et incite à la sensibilisation écologique des enfants). Elle convient, enfin, à tous les âges, que l’on soit seul ou en groupe.
Nous sommes allés rencontrer les jardiniers du parc, qui nous ont encouragées.
Le Land Art peut se pratiquer aux quatre saisons (chiche ?). Nous démarrons donc en plein été.
Pour cette première proposition, nous choisissons de concevoir l’œuvre en fonction des végétaux présents autour de nous.
1. Amasser des matériaux
Attention : ne pas toucher ce que l’on ne connaît pas (baies, champignons !) et bien se laver les mains après l’atelier.
Nous avons récolté dans un périmètre proche des éléments naturels, tels que différentes écorces, pommes de pin, mûres, feuilles claires, feuilles sombres, pierres, copeaux de bois, petits cailloux… Que nous décidons de classer selon leur texture, leur couleur, leur taille.
Ce patchwork permet aussi d’identifier les différentes espèces ramassées.
2. Choisir son emplacement
Il est important de choisir le bon emplacement où créer son œuvre. Il est préférable de choisir un lieu plat et dégagé, plutôt stable afin d’accueillir notre œuvre au sol.
Nous avons choisi un petit chemin du bois pionnier devant un des miroirs déformants, installés cet été pour la saison de programmation estivale Parc en fête.
3. Disposer les matériaux
Nous avons choisi de réaliser un visage en jouant sur une alternance clair/foncé.
Il est possible de réaliser un dessin préparatoire afin d’avoir un modèle.
Nous avons donc commencé par assembler de petites branches de formes différentes pour constituer le contour du visage. Il faut bien avoir en tête que nous devons faire avec les formes de la nature des différents végétaux. Notre visage ne prendra pas parfaitement la forme que l’on souhaite. Il faut donc s’adapter !
Ensuite, nous avons rempli la partie intérieure du visage avec des végétaux de tailles moyennes ou grandes comme des feuilles. Il est possible de disposer plusieurs espèces de feuilles de tailles et de couleurs différentes pour jouer avec les nuances.
Pour le nez, la bouche, les yeux, les joues, nous avons utilisé des éléments plus petits. Des mûres pour les grands yeux noirs, les traits du visage avec de petits cailloux, des samares (petite graine en forme d’aile membraneuse qu’on appelle familièrement « hélicoptère ») pour la grande bouche…
N’hésitez pas y ajouter des cheveux, un cou, des oreilles !
Petite astuce : Si le vent souffle, maintenez les feuilles avec de petits cailloux ou bien avec une brindille, piquez deux feuilles superposées.
4. Réaliser les prises de vues
Nous avons testé plusieurs photographies selon notre position : debout, accroupies, en s’approchant, en reculant, en étant plus à droite ou plus à gauche, en jouant avec le lieu (ici, le miroir déformant) … Et nous avons fini par choisir celle qui nous convenait : une vue de dessus et frontale afin de bien apercevoir la forme de notre visage.
La prise de vue est très importante : trace du travail, elle doit être soignée. Elle témoigne de l’existence de l’œuvre. Elle peut également être répétée pour suivre la « dégradation » du travail soumis aux aléas de la nature, pluie, vent, chaleur, pourrissement.
Il peut être amusant de réaliser un time-lapse de ce travail (ou de sa dégradation, ensuite, in situ…). Il s’agit d’une série de photographies prises à des moments différents que l’on assemble pour créer une animation vidéo sur un temps court afin de présenter l’évolution de l’objet photographié.
Nous sommes revenues quelques jours après la réalisation pour voir comment avait évolué notre Land Art et surprise !!! Tout avait disparu ! Ce sont les aléas des œuvres de la nature.
5. Pour aller plus loin…
Au Centre de Ressources du musée, vous pouvez consulter le livre 40 activités de Land Art d’Isabelle Aubry, aux éditions La Plage.
Vous pourrez également identifier et documenter les essences végétales que vous avez utilisées :
Bibliographie indicative
- SCHAUER Thomas, CASPARI Claus, Les plantes par la couleur : fleurs, graminées, arbres et arbustes, Delachaux et Niestlé, Paris, DL 2015
- Cueillettes sauvages en Picardie Nord Pas de Calais : 60 plantes et fruits à glaner, Artémis éditions, DL 2016
- BERTRAND Bernard, L’herbier boisé : histoire et légende des arbres et des arbustes, Plume de carotte
- VIGNES Pierre et Délia, L’herbier des plantes sauvages, Larousse
Ne manquez pas de consulter le blog des jardiniers !
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