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17 octobre 2018 - 29 octobre 2018

Tenir

Peintures, sculptures et dessins récents de Françoise Pétrovitch

#expoTenir

Tenir de Françoise Pétrovitch est un véritable événement pour le Louvre-Lens, à double titre. C’est d’abord une sculpture, la première œuvre d’art pérenne à prendre place dans le parc du musée. C’est aussi un accrochage temporaire dans le Pavillon de verre, le premier que le musée consacre à une artiste contemporaine.
Son travail s’intéresse notamment aux individus « à la marge », dont elle saisit tour à tour la douceur, la fragilité et les inquiétudes. Parmi la trentaine d’œuvres exposées, on trouve une sélection de dessins, dont plusieurs réinterprétations d’œuvres de la Galerie du temps, spécialement créées pour l’occasion.

 

TENIR

SCULPTURE DE FRANÇOISE PÉTROVITCH

Visible dans le parc du Louvre-Lens à partir du 17 octobre 2018.

Un groupe à dimension allégorique

Pour cette sculpture, Françoise Pétrovitch a puisé dans son univers visuel une double représentation, associant une jeune femme campée frontalement et une figure hybride, mi-homme, mi-lapin, qu’elle tient contre elle, renversée. Au premier abord, la scène pourrait être lue comme un fragment de jeu enfantin. Néanmoins, le geste empli de fermeté et de détermination de la jeune femme et son regard tourné vers l’intérieur, comme à la recherche d’une force personnelle pour surmonter une épreuve, teinte le groupe d’une dimension allégorique. Cette ambivalence est une qualité propre aux œuvres de l’artiste. Le renversement de la figure centrale, qui pourrait être banal dans une posture ludique, retient également l’attention et suscite l’interrogation.

La matérialité de la sculpture, gardant la trace du travail physique de modelage, fond ensemble les deux figures et renforce l’idée de solidarité et d’entraide. Cette matérialité s’exprime de manière plus libre à l’arrière de la sculpture, les cheveux de la jeune femme tendant à se confondre avec son vêtement. Elle est aussi amenée par la patine de couleur qui baigne le groupe dans des nuances subtiles allant du noir au bleu.

Rendre hommage à la force silencieuse des personnes en lutte contre la misère

La vision que Françoise Pétrovitch propose avec cette sculpture ne fait pas le choix de la colère, ni d’une vision misérabiliste cherchant à susciter la pitié. L’artiste rend hommage à la force silencieuse, souvent solitaire, des personnes ayant lutté ou luttant encore contre la misère. Elle rappelle également très simplement, avec le choix d’une scène banale, la réalité quotidienne et permanente de ce combat.

La sculpture, fondue en bronze puis patinée, est pensée pour mesurer près de 2 mètres de hauteur et prendre place sur un socle. Le choix de dimensions monumentales, longtemps réservées à la représentation des figures de pouvoir, confère à cette allégorie de la lutte contre la précarité une présence manifeste, primordiale. L’artiste a choisi de majorer sa taille pour ne pas minorer les enjeux exprimés.

Les partis-pris de Françoise Pétrovitch en termes de dimensions, de matériaux et d’assise de la sculpture, positionnée sur un socle, situent sa réponse dans une histoire du monument public dont elle reprend les conventions. Elle offre ainsi aux commanditaires un exemple rare et remarquable de monument citoyen.

Il fait référence à un motif-clé dans l’œuvre de l’artiste, celui d’un personnage modeste serrant contre lui un objet ou un animal plus petit. Par ce motif allégorique, Françoise Pétrovitch retient la beauté de ceux qui tiennent bon, qui tiennent le coup ou tiennent debout : « Mes figures sont souvent des corps fragiles et vulnérables, mais possédant une faculté de résistance ».

TENIR

PEINTURES, SCULPTURES ET DESSINS RÉCENTS DE FRANÇOISE PÉTROVITCH

Accrochage dans le Pavillon de verre du 17 au 29 octobre 2018.

Une œuvre forte et émouvante

Depuis les années 1990, Françoise Pétrovitch façonne une œuvre forte et émouvante. Soutenues par une technique d’une grande précision, ses créations interrogent l’intime et touchent par leur immédiate beauté. L’énergie des dessins et des peintures, la présence des sculptures en bronze ou en céramique peuvent provoquer des sentiments mêlant tendresse et mélancolie : Françoise Pétrovitch révèle un monde ambigu, silencieux et souvent inquiétant, habité par quelques motifs ambivalents. L’enfant, l’adolescent, le renard, le lapin, l’oiseau ou la jeune femme au regard insaisissable : tous sont interrompus dans un geste ordinaire auquel l’artiste rend sa poésie. 

Une création inédite inspirée par la Galerie du temps

Cette exposition est aussi devenue un temps de création pour Françoise Pétrovitch : dans la salle centrale, un immense panorama formé de 24 dessins, réinterprète quelques-unes des œuvres de la Galerie du temps, que l’artiste a retenues au cours de ses déambulations dans le musée.

 

Françoise Pétrovitch

Biographie

Née en 1964 à Chambéry, Françoise Pétrovitch vit à Cachan et enseigne à l’École Estienne, école du design de communication et des arts du livre à Paris.
Depuis les années 90, Françoise Pétrovitch façonne une œuvre singulière et forte à travers de nombreux médias : dessin, peinture, sculpture, vidéo, gravure et céramique.
Jouant sur les formats et sur une œuvre en constante évolution, Françoise Pétrovitch révèle un monde ambigu, silencieux et souvent inquiétant, se jouant des frontières conventionnelles et outrepassant les catégories temporelles. L’intime et le collectif, le quotidien et l’universel, animaux et êtres humains, enfance et adolescence se mêlent, explorant l’absence, le fragment, la disparition.

Les œuvres de Françoise Pétrovitch figurent parmi les collections du Centre Georges Pompidou – Musée national d’art moderne, Paris (FR), du National Museum of Women in the Arts de Washington D.C. (USA), du Leepa-Rattner Museum of Art, Tarpon Springs (USA), du centre Keramis, La Louvière (BE), du Musée d’art moderne de Saint- Etienne (FR), du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (FR), du MAC / VAL, Musée d’Art Contemporain de Vitry-sur-Seine (FR) et de nombreux FRAC.

Elle bénéficie de nombreuses expositions monographiques en France et à l’étranger, et notamment à Keramis – centre de la céramique et au Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée, La Louvière (BE), au Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture, Landerneau (FR), au FRAC PACA, Marseille (FR), au musée des Beaux-Arts de Chambéry (FR), ou encore au Musée de la Chasse et de la Nature, Paris (FR).

Françoise Pétrovitch est représentée par Semiose, Paris.

Lavis d'encre sur papier 38,5 x 33 cm / 15.1 x 12.9 in. Courtesy Semiose galerie, Paris
Françoise Pétrovitch, de la série Étendu, lavis d'encre sur papier, 160 x 240 cm
Saint Sébastien (Le Pérugin), lavis d’encre sur papier 50 x 65 cm  Photo © A. Mole  Courtesy Semiose, Paris
Françoise Pétrovitch, Sans titre, lavis d'encre sur papier, 50 x 62 cm / 19.6 x 24.4 in.
Françoise Pétrovitch, Sans titre, lavis d’encre sur papier  50 x 40 cm  Photo © A. Mole  Courtesy Semiose, Paris

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